Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
                       HEINRl MONDEUX.




    Le jeune et déjà célèbre pâtre de la Touraine, après avoir parcouru la
 Belgique, une graflde partie de la France, de la Hollande et de l'Allemagne,
vient enfin d'arriver à Lyon. Répéterons-nous avec ses biographes, avec ses
admirateurs, les diverses épisodes de sa vie de berger, de sa course à tra-
vers le monde, redirons-nous ce que chacun sait déjà, qu'il a eu partout
 des succès et souvent de véritables triomphes.
   Qui ne se rappelle encore aujourd'hui ce que les journaux de Paris nous
ont raconté, il y a trois ans, de la merveilleuse organisation de ce jeune homme,
ce que les journaux des déparlements voisins viennent de redire encore. Que
nous servirait de peindre le petit vagabond de Mont-Louis, de le suivre à
la maraude, dans ses campagnes périlleuses où il savait toujours se défendre
avec sa renommée de petit sorcier, de le voir courant les chemins et les
grandes routes, arrêtant les passants pour leur offrir des petits calculs, des
petits problèmes pour un sou ou pour un morceau de pain(i). Laissons donc,
laissons-là le pauvre enfant du bûcheron, orphelin avant d'avoir perdu son
père et sa mère, laissons-le errant et vagabond avec ses vices et ses dé-
fauts, et suivons-le plutôt dans la carrière qui a rendu son nom célèbre et
dans laquelle, sans doute, il acquerra encore une plus grande illustration.
  Si nous étions disciples de Pierre Leroux, ou de Fourier, nous dirions que



  ( i ) Voir sa biographie dans les Dimanches des Enfants, la Galerie dos Enfants célèbres, et
sa Vie, par Hippolyte Baibier et Emile .hcoby.