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                     ÉTATS-GÉNÉKAUX DE 1 5 8 8 .            443

 récemment formée de quarante-cinq nobles Gascons, dont
 Guise avait pris ombrage et qu'il travaillait sourdement à
 faire licencier. Etait-ce un hommage rendu à la fidélité de
 ces gardes, était-ce un pressentiment secret du sort qu'ils
lui réservaient ? Loignac promit tout au roi. Un des capi-
taines des gardes, Larchant, reçut ordre de s'assurer de l'es-
 calier du château aussitôt après le passage du duc de Guise.
    Le 22 décembre, veille du jour fixé pour l'exécution, Henri
fit informer son cousin qn'il tiendrait conseil le lendemain,
désirant, dit-il, expédier plusieurs affaires avant d'aller rem-
plir à Notre-Dame de Cléry ses devoirs religieux, pendant
les fêles de Noël. Le môme jour, Larchant recourut au crédit
du prince pour faire solder à son régiment quelques arriérés,
et annonça l'intention de lui présenter un placet à cet effet
lorsqu'il se rendrait le lendemain au conseil. Plusieurs his-
toriens rapportent à la même journée un entretien qui eut
lieu entre le roi et le duc, et dans lequel ce dernier offrit
sa démission de tous ses offices, en motivant cet abandon
sur la marche périlleuse des affaires et sur les difficultés de
la situation. Henri crut démêler dans le langage de Guise
certaines insinuations hostiles et tortueuses, et jusqu'à la
prétention de lenir des Elats eux-mêmes les charges dont il se
démettait, et cet entrelien ne fit qu'affermir ses sinistres
résolutions (1).
    Le 23 décembre, le roi manda de grand matin dans son
cabinet Ornano, Bonnivet, Lagrange-Monligny. 11 leur ad-
joignit d'Entragues, dont la défection au parti de la Ligue
avait été récemment payée du gouvernement d'Orléans. Loi-
gnac se rendit secrètement à son poste avec neuf des plus
résolus de sa compagnie, qu'il mit au fait du complot. Le
 roi parut, exhorta les conjurés, les assura de sa reconnais-


  (r) Hisl. des derniers troubles de France, liv. IV.