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18 SÉJOUR DE J . - J . ROUSSEAU sophe assez de bizarreries, assez de manque de logique ou de preuves de faiblesse, sans qu'il soit nécessaire de lui en prêter encore. Une autre inexactitude de la part de l'historien, est d'affir- mer que le mariage fut célébré à Montquin. C'est à Bourgoin même qu'il eut lieu ; j'ai connu dans mon enfance plusieurs personnes qui s'en souvenaient, se plaisaient à rappeler les dé- tails de cette cérémonie qui se fit sans éclat, mais non pas en secret, non pas furtivement, ainsi que plusieurs auteurs l'ont répété. Les deux témoins officiels qui assistèrent Rousseau, furent, suivant son expression, deux hommes de mérite et d'honneur, officiers d'artillerie. L'un était M. Donin de Rosières, maire et châtelain de la ville de Bourgoin, —dont les fils, actuel- lement, habitent Lyon; — l'autre son cousin, M. Champa- gneux : (ses fils, qui ont hérité de ses vertus et de ses talents, existent encore; tous ceux qui les connaissent savent qu'ils ne sont pas déchus, et portent sur leurs personnes le jugement dont J.-Jacques a honoré le père. ) « Durant cet acte si court et si simple, dit le philosophe racontant son union, j'ai vu fondre en larmes ces deux dignes hommes, et je ne puis vous dire combien cette marque de bonté de leurs coeurs m'a atta- ché à l'un et à l'autre. » Pour retrouver un acte authentique de ce mariage, j'ai fait de vaines recherches à la municipalité de Bourgoin ; les registres publics de l'époque, remplis de lacunes, n'en font aucune mention. S'il faut en croire même certaines lettres de la correspondance qui, à mes yeux, je dois le déclarer, ne sont pas 1res authentiques, ce mariage n'aurait pas été consigné dans les registres de la commune; le changement de nom, sans doute aurait été un obstacle. Rousseau, comme je l'ai dit, se faisait alois appeler Renou. Voulant justifier sa conduite vis-à -vis de M. Dupérou qui