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                            BIOGRAPHIE.                           235

  lettre B ; parmi les hommes qui auraient pu y figurer, et qui
  ont été oubliés, nous signalerons seulement le nom d'un ancien
  grand-vicaire du diocèse de Lyon.
     Claude-Marie Bochard, — c'est de lui qu'il s'agit, — était né le
 24 avril 1759, àPoncin, petite ville du Bugey, département de l'Ain.
 Il fit ses premières études à Bourg en Bresse, et, au sortir de
 rhétorique, fut envoyé en philosophie au séminaire de Saint-Irénée
 de Lyon, tenu par des Sulpiciens. Au mois de novembre 1776,
 Bochard se rendit au séminaire que la même Congrégation diri-
 geait dans cette ville, et fut obligé, suivant l'usage, d'y recommencer
 la Logique, bien qu'il eût soutenu à Lyon une thèse générale de
 philosophie. Ce fut au collège Louis-Ie-Grand qu'il suivit le cours de
 l'Université, et il eut pour condisciple Robespierre. Pendant ce mê-
 me temps, il suivait les leçons de Delille, et quelquefois celles de
 l'abbé Aubert, au Collège de France, allait régulièrement entendre
 les prédicateurs les plus renommés, les Lenfant, les Beauregard, les
 Maury, les Boulogne. Il put voir le triomphe de Linguet, plaidant
 sa cause contre le duc d'Aiguillon.
    Après trois ans de Théologie, Bochard, promu au diaconat, se
présenta pour la maison de Sorbonne, et fut reçu à une grande ma-
jorité de voix. Bientôt, Mgr. Montazet, archevêque de Lyon, exigea
qu'il se rendît à Saint-Joseph, dans cette ville, et qu'il s'y pré-
parât au sacerdoce par la diaconale accoutumée. Bochard fut ordonné
prêtre le 23 septembre 1783, et, au bout de quelques mois, re-
tourna en Sorbonne, où il commença sa licence, au 1er janvier 1784.
Quand elle fut terminée, l'évêque de Séez s'attacha comme grand-
vicaire le jeune prêtre, qui passa cinq ans avec lui. Vers la fin
de 1790, Bochard était venu prendre quelques moments de va-
cances au sein de sa famille ; les orages s'amoncelèrent si vite
qu'il ne put revoir Séez qu'incognito, à la fin de 1792. Mis en
demeure de prêter serment à la constitution civile du clergé, Bo-
chard s'y refusa noblement, et parvint à s'évader de sa prison
de Saint Rambert en Bugey. Il gagna la Suisse à travers mille in-
cidents, et se reprit avec plus d'activité encore à ses études aimées,
préparant dès lors sur l'Apocalypse un livre qui cependant ne parut
que beaucoup plus tard, le Cinquième Age de l'Eglise. 11 était si per-