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                           DU PRINCIPE PHILOSOPHIQUE.                              279
foi par la démonstration (1). Par une ingénieuse et forte comparai-
son il exprime la présence du verbe: « De même que le soleil
n'éclaire pas seulement le ciel et l'ensemble du monde, ne brille pas
seulement sur la terre et sur la mer, mais par de petites fentes et
de petites ouvertures fait pénétrer ses rayons jusque dans les plus
obscurs réduits, de même le verbe est partout répandu et aperçoit
jusqu'aux plus petites actions de la vie(2). Saint Clément ne craint
pas même de dire que Dieu est tout et que l'homme est Dieu, com-
me dans le passage suivant : « Le vrai Dieu est à la fois juste et
bon, le vrai Dieu, le Dieu un, étant à la fois toutes choses, et toutes
choses étant en lui, parce qui! est le vrai Dieu, le Dieu un (3).
   Dans un autre passage non moins remarquable, après avoir dit
que l'homme en qui le verbe habite est semblable à Dieu, après
avoir approuvé en un certain sens cette pensée d'Heraclite que les
dieux sont hommes et que les hommes sont dieux, il ajoute : « Dieu
est dans l'homme et l'homme en Dieu, et le médiateur accomplit la
volontédu père, car il est la raison commune de l'un et de l'aulre(4).
   Saint Augustin, comme saint Jean, saint Paul, saint Clément d'A-
lexandrie, est pénétré de cette même pensée de l'union intime de
l'homme avec Dieu. Tous les ouvrages de saint Augustin sont rem-
plis du sentiment de la communication intime et permanente du
créateur avec la créature, de la présence de Dieu en nous et de
notre existence au sein de Dieu. Continuellement il s'inspire de la
maxime de saint Paul : « In Deo vivimus, movemur et sumus, »
il la répète (5), il la commente, il la justifie.
    Il raconte dans ses Confessions que, jeune encore, il s'était pré-
occupé de cette grande question des rapports de l'infini avec le fini,
de Dieu avec l'homme. Il nous apprend même sous quelle vive


   ( i ) I d . , p. 182.
   ( a ) I d . , liv. 7, )). 7 1 1 .
  (3) PÅ“dag. liv. r, p . 127.
  (4) Id., liv. i f 1, p . 225.
  (5) Hoc ergo bouum (summum boiium) non longe pusitum est ab mioipioquc
nostrum, in illo enim vivimus, movcniur el sumus.
                                             ne   Trinitate, liv. X V I I I , S.