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                     ÉTATS-GÉNÉRAUX DE 1 5 8 8 .                        453

 qu'il tenait â honneur de l'estimer et de l'honorer. » Il fit
 ensuite donner une nouvelle lecture de l'édlt d'Union , et,
après avoir proclamé que cet édit était reçu comme loi fonda-
 mentale de l'Etat, il promit de nouveau d'en exécuter et d'en
faire observer religieusement les dispositions (1).
   Le sentiment qui dominait dans les cahiers des trois ordres
était une intolérance extrême contre les calvinistes et en géné-
ral envers toutes les personnes suspectes d'hérésie. Des peines
sévères y étaient réclamées contre les ecclésiastiques adonnés
à la simonie et au concubinage. La nécessité d'une vérifi-
cation des édits royaux par les cours souveraines y était hau-
tement exprimée. On y renouvellait les plaintes déjà tant de
fois portées contre les vexations des nobles et des gens de
guerre, et le roi y était supplié de réduire le nombre ex-
cessif des officiers de justice, de réformer sa propre maison et
de réunir à la couronne les portions déjà aliénées du do-
maine royal. Enfin, on sollicitait la répartition des tailles sur
les propriétés et non sur les personnes, et l'établissement
de chambres de justice pour la recherche et la punition de
toutes les dilapidations commises depuis la mort de Henri II.
   Parmi les vœux propres au tiers-état, on remarquait ceux
qui obligeaient les archevêques et évêques à visiter réguliè-
rement et périodiquement leurs diocèses, à ne point différer
leur sacre au delà de six mois, à commettre des gens ca-
pables pour la prédication, à faire admettre toute personne
indifféremment dans les collèges et les monastères ; son ca-
hier demandait qu'on prescrivît sous des peines sévères aux
curés et aux vicaires de remettre annuellement aux greffes
des bailliages et sénéchaussées les registres des baptêmes et


   (i) Un grand nombre de députés voulaient obliger le roi à jurer de nouveau
l'observation de l'édit d'Union, mais le monarque repoussa obstinément cette
exigence, comme injurieuse pour son honneur.