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kkk              ÉTATS-GÉNÉRAUX I>K 1 5 8 8 .

sance, et leur remit lui-môme les poignards destinés à frapper
son redoutable ennemi.
   Averti, cependant, par plusieurs voies du péril qui le me-
naçait, Guise avait bravé ces avis avec plus de forfanterie que
de sécurité réelle. Dans une dernière conférence avec le
cardinal son frère, l'archevêque de Lyon et d'autres amis,
pressé de se soustraire par la fuite aux complots tramés contre
lui, il s'y était refusé obstinément. Le roi et lui étaient,
dit-il, comme deux armées en présence: l'un en se r e -
tirant donnait la victoire à l'autre ; les bruits répandus n'a-
vaient aucun fondement; le roi ne cherchait qu'à l'éloigner
afin de reprendre la direction des Etats, et de faire dévier
celte asse'mblée de l'esprit de la Ligue dans lequel elle avait
marché jusqu'à présent.
   Quand le duc de Guise entra le 23 au matin dans la
salle du conseil, il y trouva réunis le cardinal son frère, ceux
de Vendôme et de Gondi, les maréchaux d'Aumont et de Retz,
les sieurs d'O et de Rambouillet, le garde des sceaux et
l'archevêque de Lyon. Le capitaine Larchant, accompagné
de plusieurs de ses gardes, l'avait suivi au sortir de son hôtel
jusqu'à l'antichambre du roi en lui présentant humblement
le placet dont il l'avait entretenu la veille. Aussitôt que le
duc fut entré, Larchant distribua son escorte sur l'escalier
du château et fil descendre dans la cour tous les gens de
la suite du duc et des autres seigneurs. On raconte qu'à
ce moment Guise fui saisi de certaines appréhensions, de
certaines faiblesses, sinistres présages d'un péril immi-
nent. Les mémoires contemporains parlent d'un billet que
son secrétaire essaya de lui faire tenir pour l'exhorter à une
prompte fuite. Mais il n'était plus libre de suivre ce conseil.
Vers huit heures, Revol, secrétaire d'Etat, vint lui dire que
le roi l'attendait dans son cabinet. Le duc se leva, non sans
èmoti"n. traversa une courte galerie qui séparait l'anli-cham-