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                                BIBLIOGRAPHIE.                               403

tnème qu'un peu d'exagération se mêlât à certains éloges, on devrait savoir
gré au médecin qui n'hésite devait aucun sacrifice de temps ni d'argent pour
aller au loin étudier comparativement les établissements consacrés au soula-
gement des malades et rapporter à son pays le fruit de ses laborieuses re-
cherches.
  M . Pointe n'a pu lire sans indignation les pages consacrées par l'auteur des
Mystères de Paris au docteur Griffon. Chacun sent à sa manière ; et, si nous
ne partageons pas cette honorable susceptibilité, du moins nous garderons-
nous bien de la blâmer chez autrui. On a jugé bien diversement l'œuvre de
M . Eugène Sue. Les uns ont crié à l'immoralité; les autres ont salué l'écrivain
comme le défenseur de la vertu opprimée, peut-être même comme l'homme
le plus vertueux de son temps. Mais les uns et les autres se sont accordé sur
ce point, c'est que si le roman est, ainsi qu'on l'a dit, un miroir promené
sur la société, les 3Iystères de Paris n'ont pas même le mérite d'un roman.
Tout ce qui n'est pas faux y est exagéré. M . Sue, médecin lui-même, ce que
parait ignorer M. Pointe, M. Sue sait mieux que qui que ce soit qu'il n'existe
pas plus de docteur Griffon que de notaire Ferrand ; ces deux créations lui
appartiennent en propre ; à lui tout l'honneur de l'invention. Si les Débats
n'ont pas accueilli la lettre du médecin de l'Hôlel-Dieu de Lyon, c'est qu'aux
Débats on sait bien ce qu'il faut penser du feuilleton-monstre et de la vérité
des portraits qu'il renferme. Nous n'avons pas entendu dire, d'ailleurs, que
la Chambre des Notaires de Paris ait protesté contre l'injure faite à ses
membres en la personne du notaire Ferrand.

  Sous le titre d'Excursion     médicale    en Allemagne,   M. Pointe termine son
livre par des considérations sur l'enseignement public en Allemagne, suivies'
d'une notice sur quelques hôpitaux de ce pays.
                                                                C. F.



   RECHERCHES SUR L'EXERCICE DE LA MÉDECINE DANS LES TEMPS ANCIENS,

                   par   le docteur L.-P.   AUGUSTE GAUTHIER.


  H était naturel que' l'homme implorât le secours des dieux, pour le soulage-
ment des maux que ceux-ci lui avaient envoyés dans leur colère ; aussi les
peuples de l'antiquité leur attribuèrent-ils l'invention de la médecine. Celte
croyance porta les prêtres de ces divinités à s'arroger le droit de guérir,
dans leurs temples. Cependant, chez la plupart des anciens peuples, la méde-
cine fut dometique avant d'être sacerdotale. D'après Maxime de Tyr, son
origine remonte à la coutume qu'avaient plusieurs nations d'exposer leurs ma-
lades sur la voie publique, et d'interroger les passants sur les remèdes à faire.