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BIBLIOGRAPHIE. 401 «st devenue en quelque sorte la déléguée des administrateurs et à laquelle on rapporte généralement, dans la ville, la prospérité toujours croissante de cet établissement. Cette remarque, qui ne pouvait' échapper à l'historien de VHôtel • Dieu de Lyon, est une confirmation nouvelle de ce que savent tous ceux qui ont vu ces saintes filles à l'œuvre. Homme littéraire aux heures de loisir, mais avant tout médecin, M. le docteur P o i n t e , qui connaît le prix du t e m p s , sut toujours mettre à profit jusqu'aux distractions dont le soin de sa propre santé lui créait le besoin. C'est ainsi que la Relation médicale d'un Voyage de Lyon a Al- ger renferme des observations également intéressantes pour le médecin et p o u r les gens du monde. Partout l'auteur a recueilli des notes utiles, des renseignements précieux. Avignon lui a ouvert son hospice. L'hôpital des In- valides a surtout fixé son attention par le comforlable de la vie faite aux huit à neuf cents braves dont il est devenu l'asile. Arles et la petite ville d'Aix n'offrent que peu d'intérêt sous le rapport médical. Marseille et Tou- lon devaient, à meilleur titre, arrêter les pas du voyageur. La première de ces deux villes lui a paru ne pas renfermer des établissements de cha- rité en rapport par leur nombre et leur importance avec la prospérité de la ville et les besoins de la population. A Toulon, les hôpitaux sontnombreux; celui de Saint-Mandrier, situé dans la campagne, est surtout remarquable, bien qu'il soit d'un abord difficile et parfois même impossible. Le lazaret a fourni à M . Pointe l'occasion d'exposer ses idées sur les quarantaines et de payer un juste tribut de regrets à la mémoire de notre compatriote, le doc- teur Chervin, qui sacrifia sa fortune et usa sa vie à préparer le triomphe de l'opinion de la non-eontagion, presque généralement admise aujourd'hui. Embarqué pour l'Afrique sur un bâtiment à vapeur, il fut bientôt permis à M . Pointe de vérifier par lui-même la valeur des diverses hypothèses sur les causes probables du mal de mer. Suivant lui, cet accident serait plus fréquent sur les bâtiments à vapeur que sur les vaisseaux à voile, ce qui tiendrait à ce que les premiers, luttant directement contre le vent, sont bien plus que les autres exposés au roulis et au tangage. « De toutes les opinions, dit l'auteur, émises sur la nature du mal de mer, la moins invraisemblable, si j ' e n juge d'après la sensation que j ' a i éprouvée pendant que j'étais atteint de ce mal, serait celle de Wollaston qui, comparant le mouvement du sang dans les ar- tères à celui du mercure dans le tube du baromètre, suppose que, de même que le métal s'élève quand cet instrument est abaissé avec une certaine ra- pidité, de même, quand le navire descend avec la vague, il y a ascension des colonnes sanguines et pression de ce fluide sur le cerveau. » Un coup de vent ayant ramené à Mahon le bâtiment à bord duquel s'était embarqué notre 26