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272                          LE COUVENT
 cherchant quelqu'un pour mettre dans le Prieuré de Blie, récemment
 établi à Lyon, tout le bon ordre qu'il desirait voir, songea à Pab-
 besse de la Déserte, et il eut à s'applaudir du bon choix, car elle fit
 un immense bien dans ce nouveau Prieuré, et y mit en vigueur les
 sages règlements de la Déserte.
    On pensa que son apparition dans l'abbaye des Dames de St-
 Andoche, en Bourgogne, serait d'un merveilleux effet, puisqu'elle
 avait à un haut degré ce don de la réforme, mais le cardinal de
 Lyon s'opposa à ce que M me de Quibly sortît de son diocèse, car
 il voyait une perte dans l'absence de l'abbesse, quand mémo le
 voyage devait être assez court. Le roi envoya ses ordres et le
 voyage se fit.
    Bientôt, M me Louise, douairière de Poliguac, baronne de Dru-
 geanes de Saint-Martin, voulant fondera Auzon, en Auvergne, une
abbaye de filles, sous le titre de Notre-Dame des Bénédictions, de-
manda l'abbesse de la Déserte. Celle-ci se rendit au nouveau monas
tère avec quelques-unes de ses Religieuses, reçut les Prétendantes,
y établit la règle de saint Benoît et les constitutions de l'abbaye
de Lyon. Mais comme elle préférait le recueillement du cloître à
cette vie active, elle borna là ses courses et^ses fondations ou
ses réformes, n'agissant plus que par des Religieuses de son mo-
nastère. Ainsi en fut-il pour l'abbaye des Dames dej Saint-André de
Vienne, pour celle de Saint-Césaire d'Arles, de Saint-Jean du Buix,
près d'Aurillac, pour celle de Millaud et pour beaucoup d'autres
abbayes ou prieurés. Ses conseils et sa prudence y produisirent
des fruits abondants.
   M me de Quibly n'était qu'en sa vingt-neuvième année, lorsqu'elle
fut honorée d'une des plus nobles et des plus saintes amitiés qu'il
ait été possible d'avoir aux jours où elle vécut. L'évêque de Ge-
nève rencontra en elle de si rares dispositions pour tout ce que la
grâce a de délicat et de fort, qu'il se fit un bonheur de lui en-
seigner les mystères les plus cachés de la vie dévote, et que ce
grand pontife apprit delà jeune abbesse les [plus grands secrets
du règlement et de la conduite des monastères. Il faut ajouter que
cet illustre maître de la perfection chrétienne, le bienheureux Tère
des Dames de la Visitation, conférait de l'économie, des instilu-