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HISTOIRE I)K FRANCE. 243 tère (1). Nous nous contenterons de citer quelques exemples. Pres- que tous les historiens glissent rapidement sur les quatre premiè- res années du règne de Louis XI (1461-1465). M. Michelet a montré leur importance et fait connaître la prodigieuse activité du roi, dans cette première période de son règne. Non seulement, et c'était là presque tout ce qu'on nous en avait fait connaître, Louis XI bou- leverse l'administration établie par son père, et donne lieu par ses innovations, à la Ligue du bien public; mais, ce qui est autrement grave, il intervient dans toutes les grandes questions qui agitent les états voisins ; se transporte en personne sur chacune des frontières pour étudier ces agitations intestines et les exploiter à son profit. De là , son intervention dans la sanglante boucherie, connue sous le nom de guerre des Deux-Roses ; dans la lutte de Jean II d'Aragon, contre son fils D. Carlos de Viane, sa fille et son gendre le comte de Foix ; dans les querelles des Sforza contre les prétendants qui leur disputaient le duché de Milan. Ainsi, encore, M. Michelet nous a mieux fait comprendre l'histoire de ce faiseur de rois dans lequel se personnifie l'aristocratie anglaise; le but unique qu'il se proposa au milieu de ses apparentes tergiversations; l'habileté avec laquelle Louis XI sut exploiter les passions, les ressentiments, les haines de Warwick, et pour et contre la Rose blanche. Les perfidies d'Arma gnac; l'ingratitude du due de Nemours; l'astucieuse politique du comte de St-Pol, sont également présentées d'une manière neuve et sous un point de vue complètement différent de celui sous lequel on les étudie d'habitude. Mais la partie la plus originale, la plus complètement satisfaisante peut-être, de tout ce volume, est indé- pendamment du portrait profondément compris de Charles-le-Témé- raire, l'histoire de ces turbulentes communes de Flandre dont M. Michelet avait déjà indiqué le caractère dans son troisième volume ; et surtout le récit pathétique del'insurrection, du siège el de la ruine (i) Parmi les coïncidences curieuses que l'on peut signaler'tans ce volume, celle-ci nous a frappé. Louis XI, furieux de la trahison d'Ârras, résolut de détruire cette ville, et de bâtir sur ses ruines une ville appelée Fran- chise. Collot d'Herbois et Fouché ne se doutaient guère de copier Louis XI en remplaçant le nom de Lyon par celui de Cnmr.nme affranchie.