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236                       L'ABBÉ BOCHARD.
suadé de la vérilé de ses calculs prophétiques, que, plusieurs mois
à l'avance, il avait annoncé le grand événement du 9 thermidor,
et se rendit exprès à Lausanne pour voir les papiers français qui de-
vaient l'annoncer.
    Dès qu'il put remettre le pied sur le sol de la France, son
premier asyle fut aux forges de Vevay (Côte-d'Or), dans la famille
de sa belle-sœur. II s'exerça ensuite à des missions dans le dio-
cèse de Saint-Claude et dans celui de Lyon. Ce fut alors qu'il
composa pour l'instruction des fidèles la première partie des Dialo-
gues qui parurent plus tard sous le titre de Jules chrétien. La pre-
mière édition fut tirée à 3,000 exemplaires. La 2e, qui parut à
 Lyon, en 1802, comprenait Fatime, la première partie des dialo-
 gues, et Eugène, la seconde. Quant à la troisième édition elle pa-
 rut à Bourg, avec le titre de Jules chrétien ; la quatrième parut
 en 1815, revue et corrigée. De missionnaire qu'il était, Bochard
 devint curé de la ville de Bourg, et, en 1808, une lettre qu'il re-
 çut du cardinal Fesch, le 1 " janvier, l'appelait à occuper une place
 de grand-vicaire du diocèse de Lyon. Bochard exposa à l'abbé Cour-
 bon, vicaire général de Mgr. Fesch, que dans un temps il avait
 fait un vœu très réfléchi de n'accepter aucune place qui lui don-
 nerait autorité sur d'autres prêtres, de ne pas l'accepter du moins
  sans avoir préalablement fait juger son indignité par le prélat com-
 pétent, et reçu de lui injonction d'obéir (1). Le cardinal exigea l'o-
 béissance, et bientôt l'abbé Bochard se rendit à sa demande. Lors-
 que Napoléon tomba, le cardinal Fesch tomba avec lui, se retira
 à Rome, et laissa aux mains de trois grands vicaires, MM. Courbon,
  Renaud et Bochard l'administration du diocèse de Lyon. Le gou-
  vernement de la Restauration aimait peu ce triumvirat, émané du
  neveu de l'empereur, et l'on voulu! enfin s'en débarrasser par un
  administrateur apostolique. Le pape Léon XII se prêta aux solli-
  citations, aux exigences des ministres de la Restauration, et Mgr.
  de Pins, évêque de Limoges, vint occuper la place du cardinal
  Fesch, à qui la papauté avait défendu de s'immiscer désormais
  dans les affaires d'un diocèse où il ne pourrait plus rentrer, d'a-


   (i) Lettre autographe en date du i juin 1808. Nous l'avons sous les yeux.