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184 LOUISE LABÉ. parence dans les limites d'une province qui résume pré- cisément, sans qu'on s'en doute, les qualités que l'on re- cherche aujourd'hui dans une renommée hors de ligne. C'est la, sans contredit, une raison suffisante pour qu'il soit permis de soumettre à un nouvel examen les œuvres qu'elle représente, afin d'engager le public à lui accorder le tribut d'hommages qui a pu manquer à son passé et à sa gloire. C'est en nous retranchant sous le manteau complaisant de la critique, et en nous aidant surtout des travaux de nos devan- ciers que nous essaierons de faire passer sous les yeux du lecteur quelques réflexions sur la vie et les écrits de la Belle Cordière. A l'époque où Louise Labé, surnommée la Belle Cordière, laissa percer ses inspirations sur le papier, un livre était en- core une œuvre de bonne foi, ce que comprit si bien Mon- taigne. Or, ces livres deviennent, le lecteur le croira comme nous, de plus en plus rares. Les Saumaises futurs auront à fureter longtemps avant d'en trouver un qui puisse véritable- ment porter ce titre. Pour nous, nous aimons cette poésie de terroir qui s'offre à l'esprit et à l'imagination telle que la nature l'a produite, avec sa saveur originelle, son par- fum de sol natal et ses nuances indigènes dont le temps n'a point terni la vivacité. La grande difficulté n'est pas de la savourer telle dans les écrits d'un poète choisi entre mille, c'est de faire passer dans l'ame du lecteur les impressions qui vous ont maîtrisé pendant cette étude, entreprise aussi de bonne foi pour rendre trait pour trail une physionomie d'ailleurs recommandable à toute espèce de titres. D'après une moderne édition (celle de notre Jean de Tournes, Louis Perrin), imiter, dans cette réimpression, le bon goût et la sobriété du premier édi- teur, Jean de Tournes. Une courte notice sur Louise Labé ouvrira le volume. On souscrit à l'avance chez Léon Boitel, quai Saint-Antoine, 36. Prix : 5fr.