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160 HISTOIRE Jésus-Christ, qui est le grand pêcheur d'hommes , et se ca- chaient à l'inquiète curiosité des païens. Il existe d'excellents détails là -dessus , dans un ouvrage de feu M. Belloc , la Vierge au Poisson , par Raphaël. L'inscription d'Autun semble donc se rapporter à un sacri- fice du genre de ceux dont nous venons de parler. La Com- mune d'Augustodunum , en célébrant une pareille fête, éleva un monument à Pectorius, qui était sans doute un martyr tel que saint Symphorien, et c'est par le presbys, ou préposé de la Commune chrétienne, que l'inscription fait porter la parole : « Divine race du céleste Ichlhys , immortelle parmi les mortels , pleine d'une sainte ardeur, il faut que tu boives d'autres eaux divines. Rafraîchis, frère , ton âme avec les eaux éternelles de la sagesse prodigue en trésors. Du Sau- veur des fidèles prends l'aliment doux comme du miel ; m a n g e , bois , tenant dans tes mains le divin Ichlhys. Que la terre verse du sang, je t'an s u p p l i e , maître Sauveur! car lu es l'auteur du r e p o s , tu es la lumière des morts. 0 souverain et Sauveur cher à mon cœur, si un commartyr. le peut être agréable, sois propice aussi aux m i e n s ; sou- viens-toi de l'âme de Pectorius. « Nous devons déclarer toutefois que , malgré des recher- ches actives et habiles (1) , la science n'a pas encore donné , sur ce poème , des explications qui ne laissent rien à désirer ; mais c'est que la pierre a été trouvée dans un triste état de mutilation. I r é n é e , qui. posait un pied si ferme sur le sol du dogme chrétien , et qui était si instruit des systèmes philosophiques, avait aussi une grande érudition profane. Il cite VIliade et VOdysée d'Homère, les Œuvresetles Jours d'Hésiode ; nomme le poète Empédocles d'Agrigente, Stésichore, Pindare et Mé- nandre ; fait allusion à une fable d'Esope , à un passage de (1) Voir dans les Annales de Philosophie chrétienne, un article de M. l'abbé Pitrat; et Jean Franz, Monument chrétien trouvé à Autun ; Berlin , 1841, in-8°.