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98                 EXPOSITION DE 1 8 4 3 - 1 8 4 4 .
pas au moins à ce corridor, tandis que le mur et l'escalier, le
long desquels il règne, n'ont pas la moitié de cette, longueur.
    M. Guillerain a fait de la jolie peinture dans sou Baume de fier
à bras, mais n'a pas compris son Don Quichotte. Sa petite toile :
 Gueux comme un peintre, est une charmante chose.
    La vue d'Amsterdam, de M. Wild, est un bon tableau dont le
coloris est calme, l'effet sans recherche. Les eaux du canal, si diffi-
ciles à bien rendre dans leur couleur et leur transparence, sont
parfaites; les figures sont justes de pantomime et d'expression;
il n'est guère que les fabriques qui nous paraissent manquer de so-
lidité et d'aplomb.
    Le Chasseur perdu, de M. Duval Lecamus fils, est une Å“uvre
estimable sous le double rapport du dessin et de la couleur; les fi-
gures sont bien posées et bien dessinées. La couleur du ciel, des
lignes et du chien a bien l'aspect plombé et terne que donne la
neige.
    La Partie d'échecs de M lle Colin est une jolie petite toile où l'on
 retrouve le faire maniéré de l'auteur.
    Rien de plus simple que la composition de M. Scheffer. Dans un
 beau site, sur les bords de la mer, un jeune homme serre avec
une vive expression de tendresse les mains d'une jeune fille, droite
devant lui. Ce sujet, sous le pinceau de M. Scheffer, devient une
scène pleine d'intérêt, et l'on s'y complaît comme avec un sou-
venir de notre belle jeunesse.
    Toujours spirituelle, toujours gracieuse, la peinture de M. Duval
 Lecamus fait beaucoup d'envieux dans un certain monde. On y
 trouve une adresse de main incroyable, et l'on ne peut s'empêcher
de sourire et de s'amuser devant ses toiles.
    M. Bafcop marche à côté de M. Duval Lecamus. C'est encore un
 peintre facile qui a l'art de dérider les visages les plus sombres.
C'est le Paul de Koch de la peinture. Allez donc rire devant la Céré-
monie du maire et du curé de campagne, devant le Mardi gras
 et le Toast aux arts.
    Le tableau de M. Lepoitevin est peut-être moins une marine
 qu'un paysage maritime, mais, à coup sûr, c'est un délicieux ta-
bleau. Le ciel est fin et bien composé, l'eau d'une transparence
extraordinaire, les vagues d'une bonne forme, les figures spiri-
tuellement touchées, l'effet piquant et vrai, que voudrait-on de
 plus ?
    M. Bary, lui, fait de véritables marines; il sait le gréement et
c'est beaucoup; il a de la couleur, de la vérité, mais n'entend pas
encore l'arrangement; M. Bary n'en est qu'à ses débuts.
    L'école française peut à bon droit se glorifier d'avoir surpassé
toutes les autres écoles dans la représentation de la nature cham-
 pêtre; Poussin, Guaspre et Claude Lorrain ont produit les plus ad-
 mirables chefs d'Å“uvre du paysage historique, si l'on veut appeler
ainsi le plus noble style que la main de l'homme puisse donner