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\8                        WES PASSIONS

cine, et Catarina de M. V. Hugo. Or, je le demande, est-
il deux figures moins ressemblantes, deux créations plus di-
verses qu'Iphigônie et Galarina. Se lrouve-l-il seulement
dans les deux drames le moindre rapport de situation hors
celui-ci : que ces deux femmes sont également destinées à
périr? Dans Iphigenie à Aulis, Calchas, au nom des dieux,
au nom du fatal destin, demande une victime humaine; cette
victime, Diane elle-même l'a désignée, c'est la fdle d'Aga-
memnon. Après avoir tout fait pour empêcher l'arrivée de la
tille qui vient d'Argos, le roi ne peut plus échapper à la vo-
lonté des dieux et de tous les grecs animés par Calchas. Sa
fille doit mourir. Mais elle ne l'apprendra point de sa
bouche, il ne pourait lui porter un coup si douloureux. Un
esclave en instruit Clytemnestre. Quand Iphigenie adresse à
Agamemnon ses plaintes si touchantes, elle connaît donc son
sort depuis quelque temps déjà ; le couteau sacré n'est pas
levé sur sa tête, prêt à la frapper. Il n'y a là ni cet effroi,
ni cette horreur que cause une mort imminente. Agamem-
non lui-même est la victime des destins. Son infortune ne le
cède point à celle desa fille : à peine peut-elle lui en vouloir de
sa cruelle soumission aux dieux. Pour le fléchir, elle ne craint
pas de descendre aux plus humbles prières. L'enfant sait
qu'un père ne résiste point aux larmes. Aussi les plaintes
d'Iphigénie sont vraies et elles inspirent la plus douce pitié.
    Dans le drame de M. V. Hugo, rien de tout cela ; mais
une femme mariée à un monstre qui ne l'a jamais aimée,
qui la condamne à mourir à l'instant où il la soupçonne, qui
se fait à la fois son juge et son bourreau et ne lui dit que
cette parole : L'épée ou le poison. Quelles pensées autres
que l'horreur de cette mort terrible, inévitable, peuvent ani-
mer l'infortunée Catarina! Comment fléchir cet homme
qui va la frapper, quand il n'y a rien entre elle et lui que de
la haine? Si elle avait essayé d'attendrir le féroce Angelo par