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science, ce n'était pas faire de la science. Avant toute discus-
sion sur ce point, nous avons le droit de constater le fait im-
mense de cet entraînement général des esprits indépendants
vers la méthode de l'absolu. Métaphycisiens, poètes, socialistes,
tous les penseurs les plus actifs de notre époque, ne cherchent
plus leur guide dans l'observation des phénomènes variables,
mais dans l'intuition de l'idéal impersonnel qui siège dans la
raison; quelque soit la valenr de ce qui s'est produit ainsi dans
l'art et dans la science, il n'y en a pas moins, dans ce mouve-
ment, un fait d'une haute portée, c'est toute une révolution
qui commence, la révolution la plus radicale qui puisse s'o-
pérer dans le monde de l'esprit.
    Si nous avons tant insisté sur la question de la méthode à
propos de l'Unité spirituelle, c'est que l'emploi de la méthode
ontologique n'y est pas seulement le résultatd'une tendance na-
turelle, mais d'un système établi logiquement. Ce livre pro-
clame ouvertement VOntologisme comme la méthode indis-
pensable des sciences morales; c'est le manifeste le plus
formel de l'ère scientifique qui vient de naître.
    De V Unité spirituelle, ou de la Société et de son but au delà
du temps : Tel est le titre du livre, son objet s'y trouve parfai-
tement résumé. Il est nécessaire de s'arrêter un peu sur ce
titre dont l'idée a pu être méconnue de quelques esprits. Nous
ne parlerons pas de ceux qui restreignent la destinée de famé
dans les limites de ce monde; pour eux, la société ne peut
avoir de but au-delà du temps, mais les intelligences les mieux
pénétrées du but de l'homme après cette vie, nous ont paru
souvent disposées à ne considérer dans l'immortalité qu'une
question de destinée individuelle, et, perdant de vue le grand
principe d