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432 « Cette pauvre femme, qui dans sa naïveté agile la ques- tion de savoir si l'on peut Demander un mois pour tout payer. Ah ! si le roi pouvait attendre ! n e d i t q u e d e u x m o t s sur l a l é g i t i m i t é d e l'impôt propor- t i o n n e l ; m a i s ces d e u x m o t s s o n t u n e d é m o n s t r a t i o n irré- futable. Que sont aux riches les impôts? Quelques rats de plus dans leur grange. « Certes se ne sont pas là des déclamations et des paroles creuses. Tout y est vrai,et chaque m o t e s t u n discours complet. Et puis, quel tableau dans cette masure ! Le père de six m a r - mots succombant de fatigue sur son grabat, sous les yeux de sa femme qui le croit endormi ; et tout cela à l'approche de l'huissier. Les larmes viennent aux yeux; et ce refrain Lève-toi, Jacques, lève-toi ; Voici venir l'huissier du roi, produit un effet semblable à celui d'un glas funèbre. Jacques c'est le malheureux des campagnes. « Ailleurs dans La pauvre Femme, Déranger donne une leçon touchante à ceux qui usent sans conduite et sans prévoyance des faveurs de la fortune. Quant au Vagabond, c'est le portrait fidèle de ce pauvre enfant jeté dans ce monde sans parents, sans soins et sans éducation « Ce qu'il y a de remarquable, c'est que, dans la spécialité économique, Béranger a constamment mis dans ses vers la vérité démontrée par les maîtres. On ne trouve aucun pré- jugé, aucune de ces niaiseries qu'on est convenu de passer aux poètes et aux littérateurs. Point de détours non plus avec lui ; le problème est aussi nettement et aussi promptement résolu que posé. » Certainement les curieux rapprochements mis en relief par l'article dont nous venons de citer quelques extraits^ ne peu-