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   « Cette pauvre femme, qui dans sa naïveté agile la ques-
tion de savoir si l'on peut

                  Demander un mois pour tout payer.
                  Ah ! si le roi pouvait attendre !

n e d i t q u e d e u x m o t s sur l a l é g i t i m i t é d e l'impôt          propor-
t i o n n e l ; m a i s ces d e u x m o t s s o n t u n e d é m o n s t r a t i o n   irré-
futable.
                  Que sont aux riches les impôts?
                  Quelques rats de plus dans leur grange.

   « Certes se ne sont pas là des déclamations et des paroles
creuses. Tout y est vrai,et chaque m o t e s t u n discours complet.
Et puis, quel tableau dans cette masure ! Le père de six m a r -
mots succombant de fatigue sur son grabat, sous les yeux de
sa femme qui le croit endormi ; et tout cela à l'approche de
l'huissier. Les larmes viennent aux yeux; et ce refrain

                  Lève-toi, Jacques, lève-toi ;
                  Voici venir l'huissier du roi,

produit un effet semblable à celui d'un glas funèbre. Jacques
c'est le malheureux des campagnes.
   « Ailleurs dans La pauvre Femme, Déranger donne une leçon
touchante à ceux qui usent sans conduite et sans prévoyance
des faveurs de la fortune. Quant au Vagabond, c'est le portrait
fidèle de ce pauvre enfant jeté dans ce monde sans parents,
sans soins et sans éducation
   « Ce qu'il y a de remarquable, c'est que, dans la spécialité
économique, Béranger a constamment mis dans ses vers la
vérité démontrée par les maîtres. On ne trouve aucun pré-
jugé, aucune de ces niaiseries qu'on est convenu de passer
aux poètes et aux littérateurs. Point de détours non plus avec
lui ; le problème est aussi nettement et aussi promptement
résolu que posé. »
   Certainement les curieux rapprochements mis en relief par
l'article dont nous venons de citer quelques extraits^ ne peu-