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412 le maître n'expose, à la rigueur, que la prospérité de son éta- blissement. Les interruptions de travail éclatent de nouveau: naguère c'élait dans la fabrication de papiers peints, hier dans la dorure sur bronze. Cette formidable question du salaire, qui a tant de fois agité Londres et Manchester, reste donc intacte. Parmi les chefs d'industrie, une autre tendance se déclare. Les souffrances issues du choc des réalités ont amené le désir de s'entendre ; la concurrence menace de se transformer en coalition. Au lieu d'agir isolément et de courir à leur ruine par le chemin du rabais, divers manufacturiers, et dans plusieurs genres de fabrication, ont aujourd'hui con- centré leurs produits, combiné leurs prix, et associé, pour ainsi dire, leurs bénéfices. Une limite volontaire a été assignée à la production, et les avantages résultants de ces traités ont été répartis entre les diverses manufactures en raison de leur importance. Dans cette nouvelle combinaison, les affaires n'ont plus rien d'aléatoire ; et, sans les craintes qu'inspire en- core la loi, peut-être ces pactes, qui n'ont été d'abord qu'une arme défensive, deviendraient-ils un instrument d'oppression. Les choses vont presque toujours ainsi dans ce monde : pour éviter un excès il est rare qu'on ne se rejette pas sur un autre. « Ces symptômes sont graves : ils appellent toute l'attention des économistes. On peut les considérer comme les pronostics d'une organisation confuse dans laquelle le travail cherche- rait un équilibre et une régularité qui lui manquent. En eux- mêmes les deux moyens sont mauvais : ce n'est pas en exer- çant sur les maîtres une sorte de violence morale que les ou- vriers parviendront à améliorer leur condition ; ce n'est pas en constituant chaque industrie à l'état de monopole que les manufacturiers s'assureront une prospérité durable. Il ne faut voir dans tout cela que des expédients pour échapper à une situation précaire, ou des combinaisons pour arriver plus vite à la fortune. Mais ces accidents de la vie industrielle n'en sont pas moins curieux à observer^ et c'est surtout dans ces études