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                                  «• O à

être l'ami qui me manque, et que je ne saurais chercher parmi ceux
qu'un sort plus prospère me rend étranger.
    Je fis ce récit à la bonne femme, pour lui expliquer l'étonnement
que j'avais manifesté à la vue du livre, et je vis que l'idée de ren-
contrer un parent de son maître souriait à son cœur aussi bien qu'à
sa probité.—Vous me faites plaisir, me dit-elle, mon bon Monsieur,
j'avais quelque scrupule à me trouver seule ici avec les effets de mon
 maître. D'ailleurs j'ignore ce qu'il faut faire;... je comptais aller
aujourd'hui chez le monsieur qui lui apportait son argent, c'est
 maintenant inutile, si vous voulez bien prendre en main les affaires
de votre parent.
    — Je n'en ai pas le droit, lui répondis-je ; mais vous ne m'avez
pas dit s'il vous a laissé quelque ordre? — Oui, Monsieur ; le même
jour, après que j'eus brûlé les lettres, il me dit qu'après sa mort
je trouverais dans ce tiroir, un papier cacheté où étaient écrites ses
dernières intentions. Il y est, le voici. — Et vous ne l'avez pas ou-
 vert ? — Non ; je ne voulais pas le faire sans témoin, et puis j'en
étais peu pressée,... ce papier fermé me faisait effroi. — 11 est à
 votre adresse, voulez-vous l'ouvrir, ou préférez-vous que ce soit
 moi? —Faites, dit-elle....
    J'ouvris le papier. Il en contenait d'autres, mais sur l'enveloppe
 étaient quelques lignes adressées à Marguerite. Je lui en fis lecture
 pendant que la pauvre femme fondait en larmes. Les voici :
          Ma bonne Marguerite,
    C'est à toi que je confie les papiers inclus. Après que tu m'auras
 fermé les yeux, lis ce qu'ils contiennent et porte-les aussitôt chez
M.lenotairePigalleaquije recommande tes intérêts dansFincluseque
 tu lui remettras. Je désire que tu te reposes et que tu ne serves plus.
    Adieu, Marguerite; quand tu liras ceci, ton maître sera heureux.
 Souviens-toi de lui pour l'aimer et non pour le plaindre.
                                Ton reconnaissant ami,
                                           Charles WIDMEB.

   Les autres papiers élaient ouverts, excepté la lettre au notaire;
j'en fis lecture à Marguerite : l'un contenait un état des propriétés
du défunt, l'autre ses dispositions testamentaires. Comme ce der-