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ou moins opportunes, et s'efforcent de répandre partout le goût des
sciences, Rousseau lance contre elles des invectives de sophiste, et
ne sait faire servir son éloquence entraînante qu'à populariser quel-
ques idées connues avant lui, et à propager des erreurs qui n'ont pas
été sans influence sur les plus mauvais jours de notre révolution. On
ne se tromperait guère en faisant remonter jusqu'à lui l'alliage d'un
certain mysticisme à une politique aventureuse, tel qu'il se montre
chez quelques-uns de nos contemporains.
   J'ai essayé de prouver comment les dénominations de spiritualisme
et de sensualisme sont impropres à caractériser essentiellement des
doctrines, et pourquoi elles ne doivent pas séparer en deux camps en-
nemis des philosophes qui ont tous été et n'ont pu ne pas êtreéclec-
tiques, c'est-à-dire qui se sont consacrés à la recherche de la vérité
partout où elle se rencontre. La gloire de l'école qui, de nos jours,
s'appelle spécialement éclectique, sera de faire cesser ces préven-
tions injustes et de poursuivre ses travaux de réhabilitation desti-
nés à renouveler l'histoire de la philosophie. Personne ne semblerait
plus capable que M. Bouillier, par sa manière exempte de déclama-
tion, par son talent d'exposition facile et claire, à rendre une justice
complète aux philosophes de notre patrie.
                                                                         CHEIXE.


           COURS D ' H I S T O I R E   DES TEMPS MODERNES,   PAR M .   MACE.   (l)




   Le dernier numéro de la Revue contenait l'analyse du cinquième volume de
l'histoire de France par M. Michelet : aujourd'hui nous allons dire quelques
mots du travail de M. Macé, un des élèves du célèbre historien : après le maî-
tre, le disciple.
   Dans l'ouvrage qu'il publie, et qu'il destine à l'enseignement des collèges,
M. Macé développe les événements qui ne sont qu'indiqués dans l'admirable
Précis d'histoire moderne de M. Michelet : c'est la même division, c'est le même
plan; M. Michelet a jeté les fondements, M. Macé a voulu élever l'édi-
fice.
   M. Macé sait beaucoup et sait bien : son exposition est claire et mé-

  (r) Paris,, Joubert, j'uc des Grcs-Sorbonne, — Lyon, Gibeilon et Brun, petite rue Mercière.