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195 Coulez d'en haut torrents de vie universelle, Venez pour m'abreuver, venez des quatre vents! 0 lumière, ô couleurs, ô rayons de sa face, Regards de l'infini de caresses chargés, Rosiers de l'Orient effeuillés dans l'espace, Sourires amoureux d'astre en astre échangés ; Notes qui refluant des étoiles lointaines Glissez de ce rocher aux bois, aux champs, aux mers ; Bruits des troupeaux errants, des arbres, des fontaines, Arômes et vapeurs mêlés dans les déserts ; Haleine des forêts, des cités et des ondes, Souffle que tout respire et qu'on ne peut tarir, Des jardins inconnus semences vagabondes, Germes qui demandez une place où fleurir; Rayons, accords, parfums que les vents précipitent, Voix qui montez du globe et qui tombez du ciel, Mélodieux roulis des sphères qui palpitent, Mouvement cadencé sur un rythme éternel; Et vous, lumière interne, espoir, saintes pensées, Grâces que l'invisible envoie à son amant, Eaux vives de l'esprit par Dieu même versées, Qui des sources d'en haut coulez à ce moment ; Vous, prières, douleurs, travaux, vertus secrètes, Parfums nés pour le ciel qui montez de là bas, Actions des élus et chansons des poètes, Courant de l'idéal qui ne tarissez pas; Paroles qui flottez de l'ame à la nature, Echanges de l'amour qui donne et qui reçoit,