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Titreville paraphrasait avec l'intention bien réelle et bien net-
tement exprimée de paraphraser son auteur, et de fondre ainsi
dans le texte ce qu'il aurait fallu réunir de commentaires
pour rendre intelligible le livre de Tertullien. Quant aux
éditeurs du Panthéon, quelle excuse ont-ils à alléguer? Les
Spartiates permellaient le vol, mais à condition que l'on
serait habile voleur, et nous ne savons s'il est possible de
de cacher des larcins avec tant de bonheur qu'on ne soit pas
pris quelque jour en flagrant délit; car enfin, s'il est diffi-
cile de parler avec un peu de raison des choses même que
l'on a sérieusement étudiées, que n'arrivera-t-il pas lorsqu'on
se bornera à copier les autres ?
   Nous tomberions ici dans un autre chapitre, celui des igno-
rances et des âneries littéraires, et nous voulons nous borner à
un seul exemple emprunté d'Un livre classique, estimable, du
reste, et qui est suivi dans les écoles et adopté par l'Univer-
sité : c'est la Géographie de MM. Meissas et Michelot. Qu'on
lise la note consacrée à Vienne en Dauphiné, et l'on appren-
dra que le poète Claudien est né dans cette ville. Il y a là tout
simplement une grossière erreur d'un homme qui a pris
Claudien Mamert pour YEgyptien Claudien, et qui ne s'est
pas donné la peine d'ouvrir la moindre biographie. Il a paru
dernièrement, à Lyon, une géographie élémentaire dans la-
quelle je lis encore que Vienne fut la patrie de Claudien.
   On pourrait faire un volume entier, non pas de certaines
erreurs, — il en échappe au plus savant, — mais des plagiats
littéraires auxquels se livrent certains écrivains, voire même
ceux qui ont fait leurs preuve*.
   M. de Courchamps, l'auteur des spirituels Mémoires de la
marquise de Créqmj, ne vient-il pas d'être condamné à rem-
bourser les 1,500 francs qu'il avait reçusde la Presse pour ses
 Mémoires de Cagliostro, et de plus à 1000 francs de domma-
ges et intérêts? Ces prétendus mémoires n'étaient autre chose
que la reproduction d'un roman publié en 1814 sous un au-
tre titre, et qui avait pour auteur un Polonais, M. de
Polocki; le National, en continuant un beau jour le feuilleton de
la Presse à l'endroit même où celle-ci l'avai t laissé la veille,
a fait du Val funeste un val funeste à M. de Courchamps.
   M. Etienne, après le beau succès qu'obtint sa comédie des
Deux gendres, n'a-t-il pas vu, à sa grande confusion, réim-
primer alors Conaxa, cette comédie d'un jésuite du XVIII e
siècle, à laquelle il avait emprunté, sans en rien dire, non
seulement son sujet, mais encore un certain nombre de vers.