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Dans toutes les saisons il sillonne les mers,
Et bravant les écueils et les vents en furie
Son pavillon, jamais, ne connaît de férié.
  Le receveur du fisc n'est-il pas disposé
A palper, en tout temps, l'argent de l'imposé?
Depuis le jour de l'an jusqu'à la Saint-Sylvestre,
Sa caisse chôme-t-elle, un seul jour par trimestre ?
  L'employé de la poste, arrêtant ses travaux,
Vous prive-t-il, parfois, de lettres, de journaux?
Vous êtes-vous, un soir, mis au lit dans l'attente
Du complot du malin ou du cours de la rente !
   Etcehaut magistrat qui, d'un département
Petit Napoléon, a le gouvernement,
Pensez-vous, qu'à jour fixe, il dorme sur des roses,
Laissant, comme il voudra, marcher l'ordre dos choses ?
Won pas ; dans sa grandeur veuf de sa liberté,
Brochant la circulaire ou lançant l'arrêté,
Constamment il pérore, il discute, il recense
Et n'a point de repos tant qu'il sauve la France.

  Du Cheptel des bureaux ro'occuperai-je ici?
Ce clan de parias, corvéable à merci,
Légué de mains en mains, comme un fonds de boutique,
Peur veiller, bien ou mal, à la chose publique,
Sous l'affront du sic vos non vobis se courbant,
Sans gloire et sans répit, rame et meurt sur son banc.
  Douaniers de tous rangs qui, sur notre frontière
Aux produits étrangers formez triple barrière,
Du tarif protecteur infortunés suppôts,
Sur quel cadran lit-on vos heures de repos ?
   Et le chef de l'état, si d'un exemple auguste
Il faut corroborer une thèse si juste,
Le voit-on, déposant ses souverains pouvoirs
Au trimestre suivant, ajourner ses devoirs?