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126 cent à se former sous ce culte du sang: tout étranger est en- nemi, tout ennemi doit mourir. III. Psyché devient esclave de la tribu qui l'a arrachée à la mort ; l'étranger n'est plus condamné à mourir ; la vie maté- rielle lui est conservée, mais il est fait esclave, il est exclu du temps et de la cité ; il est la chose du maître.—Psyché prépare la nourriture grossière des esclaves qui construisent Babel. — Chant des captifs qui bénissent la nuit, divinité du repos et de l'oubli. — Le souvenir du bonheur antique se réveille dans l'ame de Psyché. —• Ecrasée par la servitude, elle veut cher- cher un refuge dans la mort. — Lamentations de Psyché au bord du fleuve ; mais la nature, par toutes ses voix, lui con- seille de vivre. L'humanité commence à lire dans la nature, et à y puiser le sentiment du bien. IV. Psyché en Egypte. — De l'esclavage des hommes, Psyché passe à l'esclavage des dieux ; mais pour prix de celte servitude religieuse, l'humanité boit à un flot plus pur de la tradition. — Invention des arts et des sciences. — Satisfaction des besoins du corps. — L'Egypte initiatrice de l'Occident.— Abolition des cultes sanglants et de l'esclavage primitif. — Religion funèbre, enfermant l'homme dans un cercle fatal et immuable. — L'infini commence à se dévoiler. Mais Psyché traverse bientôt ce culte de la mort et de la douleur; le souvenir d'Eros, l'idéal lui apparaît avec son sou- rire divin. Elle fuit du labyrinthe. V. Psyché, dans sa fuite d'Egypte, a fait naufrage; poussée par les flots sur le rivage, elle est recueillie dans un temple de la haute Grèce. Consacrée à la déesse, elle connaît une divinité plus douce et plus élevée. — L'homme étant un être successif, la révélation de la vérité religieuse est aussi successive. — Avant d'atteindre à l'idéal, l'humanité est obligée de traverser plusieurs religions, où la vérité divine se