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armée d'une lampe, projeté la lumière sur le visage d'Eros en-
dormi ; elle a entrevu la divine forme de l'époux ; elle a violé
l'invisible : le dieu remonte au ciel, et la veuve immortelle de
l'idéal est condamnée à errer par l'univers.
Voilà le premier acte du drame grec.
Psyché expie maintenant sa faute ; elle accomplit la terrible
loi suivant laquelle la déchéance ne se répare que par la dou-
leur, la réhabilitation ne s'enfante que par la souffrance :
le progrès et l'initiation ont pour condition le travail et les
larmes.
L'Amour lui-même souffre de l'exil de l'épouse mor-
telle.
C'est le deuxième acte.
Enfin, après la vie, Psyché qui a mérité, par ses souffrances,
d'être unie de nouveau à l'Amour, monte dans l'Olympe où
sont à jamais célébrées ses noces éternelles.
Voilà , dans son abrégé, le plus succinct le symbole dePsyché.
D'où viens-je? où suis-je? où vais-je ? demandait Pascal.
Lepassé, le présent, l'avenir; voilà les trois questions que l'hom-
mes'adresse à lui-même, aussitôt qu'il a conscience de son exis-
tence actuelle. Le poème de Psyché se divise donc en trois livres.
Le premier a pour objet la peinture de l'Eden, de ce bonheur
primitif, dont la mémoire humaine a gardé le souvenir, et la
manière dont ce bonheur fut perdu. Le second raconte les mi-
sères de la vie et les lois de l'expiation et de l'initiation. Le
troisième chante la réhabilitation de Psyché, l'ame réunie en-
fin à l'idéal el jouissant de sa conquête éternelle. Eden, ou
l'âge d'or; —la vie ou l'épreuve; — l'Olympe ouïe ciel.
Telles sont les trois idées principales du poème dont nous nous
occupons.
Le meilleur moyen de faire comprendre la vérité et la
beauté de cette poésie philosophique, est de faire connaître
en peu de mots la manière dont l'auteur a mis œuvre ces trois