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75 lumière en facettes brillantes; il résulte de cette manière un effet givré qui refroidit encore l'ensemble de la composition. Le n° 181 nous semble préférable sous le rapport de la couleur, quoique l'exé- cution en soit un peu dure ; à côté de ces défauts il faut louer des qualités estimables ; l'entente des lignes et la finesse des fonds se retrouvent à un haut degré dans tous les ouvrages de M. Hostein. Mozin fait moins de la marine que du paysage maritime ; ses ou- vrages ont de l'aspect, de la couleur, il entend l'effet et ses eaux sont jolies, mais on y voit plus l'intention d'imiter Gudin que le de- sir d'être naturel. Ce reproche ne peut pas s'adresser à Tanneur qui s'inquiète peu de faire joli, s'il fait vrai ; et il faut avouer qu'il n'y réussit pas toujours ; MM. Jugelet et Cotelle ne sont pas du même avis et font des eaux et des terrains impossibles, mais ces men- songes sont adroitement faits, et l'on finit par y croire. Nous ne saurions trop louer le trait parfait d'un charmant dessin aux trois crayons, la Leçon mutuelle de Rudder, d'une expression pleine de [naïveté, et d'une exécution simple et adroite. Tout à côté, Mme de Léoménil avait un grand pastel qui pourrait rivaliser avec Latour pour le faire et le coloris ; elle a su communiquer à ce genre, hors de crédit, une vigueur et un relief que ce peintre a seul connus ; c'est une nouvelle route où nous verrons plus d'un artiste s'égarer avant de faire la moitié aussi bien que madame de Léo- ménil. Parmi les aquarelles, celles de Callow, de Justin Ouvrié et de Gi- rard occupent le premier rang. Malgré les richesses dont l'exposition abonde, on a remarqué l'absence de plusieurs de nos artistes ; on s'est étonné surtout, de ne pas voir dans l'arène M. Bonnefond. De nos jours, le talent est capricieux, la médiocrité seule est égale.