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lumière en facettes brillantes; il résulte de cette manière un effet
givré qui refroidit encore l'ensemble de la composition. Le n° 181
nous semble préférable sous le rapport de la couleur, quoique l'exé-
cution en soit un peu dure ; à côté de ces défauts il faut louer des
qualités estimables ; l'entente des lignes et la finesse des fonds se
retrouvent à un haut degré dans tous les ouvrages de M. Hostein.
    Mozin fait moins de la marine que du paysage maritime ; ses ou-
vrages ont de l'aspect, de la couleur, il entend l'effet et ses eaux
sont jolies, mais on y voit plus l'intention d'imiter Gudin que le de-
sir d'être naturel. Ce reproche ne peut pas s'adresser à Tanneur qui
s'inquiète peu de faire joli, s'il fait vrai ; et il faut avouer qu'il n'y
réussit pas toujours ; MM. Jugelet et Cotelle ne sont pas du même
avis et font des eaux et des terrains impossibles, mais ces men-
songes sont adroitement faits, et l'on finit par y croire.
    Nous ne saurions trop louer le trait parfait d'un charmant dessin
aux trois crayons, la Leçon mutuelle de Rudder, d'une expression
pleine de [naïveté, et d'une exécution simple et adroite. Tout à côté,
Mme de Léoménil avait un grand pastel qui pourrait rivaliser avec
Latour pour le faire et le coloris ; elle a su communiquer à ce
genre, hors de crédit, une vigueur et un relief que ce peintre a seul
connus ; c'est une nouvelle route où nous verrons plus d'un artiste
s'égarer avant de faire la moitié aussi bien que madame de Léo-
 ménil.
    Parmi les aquarelles, celles de Callow, de Justin Ouvrié et de Gi-
rard occupent le premier rang.
    Malgré les richesses dont l'exposition abonde, on a remarqué
l'absence de plusieurs de nos artistes ; on s'est étonné surtout,
 de ne pas voir dans l'arène M. Bonnefond. De nos jours, le talent
est capricieux, la médiocrité seule est égale.