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millions de soieries étrangères, mais en même temps aussi
près de 3 millions de kilogrammes desoies.
   Et qui Veut osé penser il y a dix ans ! Non seulement au-
jourd'hui les soieries anglaises nous font concurrence en An-
gleterre et en Amérique, mais elles forment une grande par-
tie des soieries étrangères importées en France !
   Quant à notre industrie sêricicole, pour se convaincre de
ïa sérieuse concurrence qu'elle rencontre, il suffit de citer les
53 millions de soies étrangères entrées sans droits.
   Après de nombreuses tentatives, l'industrie lyonnaise, me-
nacée sur tous les marchés extérieurs par la concurrence
étrangère, obtint enfin, en 1829, la libre entrée des soies.
Le droit fut aboli, ou remplacé par un simple droit de ba-
 lance.
   Etabli pour protéger la production nationale, il avait pro-
duit l'effet contraire, car, en rendant notre concurrence avec
les fabriques étrangères de plus en plus difficile, il paralysait
notre vie, et par conséquent la sienne.
   Si nos fleurs et nos mouliniers du Midi, qui sont des in-
dustriels fort intelligents, mais généralement peu puissants,
avaient exercé à Paris l'influence qu'y exercent les industriels
du nord de la France, et surtout les maîtres de forges et les
grands propriétaires de forôts, la mesure n'aurait jamais
passé, et l'industrie de la soie et des soieries, au lieu de pro-r
gresser rapidement comme elle fait, aurait certainement ré-
trogradé. Cependant, la question de la libre entrée des soies
brutes et ouvrées était bien au moins aussi délicate, aussi com-
pliquée que celle de l'entrée des cotons, des laines et laina-
ges, des bestiaux, des fers et fontes, etc., car elle était agri-
cole et industrielle, et il s'agissait non pas de remplacer la
prohibition par un droit, mais d'abolir le droit.
  Au dire des prohibitionistes de toute nature, de toute robe.