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EN I788 42I qu'avec regret que, par un cours de circonstances particu- lières, je me vis forcé à ne voir la Provence que du haut des clochers d'Avignon. Je sacrifiai ma curiosité à la loi impérieuse de la nécessité, et laissant derrière moi Aix, Marseille, Toulon, Hyères, je continuai ma route à travers les délicieuses plaines du Languedoc. » M. C. du T. est émerveillé par le Pont du Gard, il exalte le génie des Romains. A Nîmes, il est péniblement impressionné en voyant « les ruelles informes, obscures, malpropres, conduisant à des maisons encore plus dégoû- tantes, construites au milieu des arènes de Nismes, aux dépens même des matériaux de cet édifice... Mais ce qui augmente les regrets de tout homme, qui, sans se connaître en architecture, se sent pénétré de vénération pour ces précieux restes de l'antiquité, c'est alors qu'après avoir monté sur l'étage supérieur du plan circulaire des arènes, il voit les effets malheureux et irréparables de l'ignorance des peuples et encore plus de l'insouciance honteuse de l'administration. » — Dans plusieurs parties, en effet, des rangs de pierres ont été enlevés, le cintre éventré pour percer des rues. Il constate toutefois que M. de Calonne a fait tout son possible pour rendre à ce monument son aspect primitif, qu'on y a dépensé 450.00b francs et qu'il fiut espérer qu'avec le temps le monument sera dégagé de toutes ces masures qui le déshonorent. Après avoir admiré la Maison Carrée, il poursuit ainsi : « Quant à la ville, elle a comme beaucoup d'autres, de belles et de vilaines mai- sons, de larges et d'étroites rues, des églises fort ordinaires. Fléchier, comme vous savez, en a été le digne évêque. Sa mémoire y est en vénération. On se souvient encore avec attendrissement que dans le fameux hyver de 1709, il ouvrit ses greniers pour nourrir son peuple, et que chré-