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                               EN   1788                             41r

     « De fait, j'avoue mon insuffisance, si Ton ne m'eût pas
 fait remarquer ces tristes reliques et donné leur extrait
 baptistère, je les eusse peut-être prises pour les anciennes
 caves du couvent.
    « Quelques pas plus loin, je fus dédommagé, et ce que
l'on me fit voir ne put me laisser d'incertitude sur son
origine. Dans le couvent des Ursules sont des bains
antiques souterrains (2). L'abricotier, le prunier, le rosier
végètent et fleurissent dans la terre qui couvre ces voûtes
vénérables. Un petit escalier d'environ dix marches vous y
descend. Le jardinier de l'enclos virginal, armé d'un flam-
beau, y conduit les curieux ; et c'est sous ses ordres que
j'y descendis. A la lueur vacillante de la chandelle, il m'a
paru que ces bains forment un carré arrondi sur les angles.
Un corridor communique à différentes pièces intérieures
qui sont plus ou moins grandes, mais toutes très obscures.
Les murs et la voûte paraissent construits avec des pierres
carrées de différentes grandeurs, recouvertes par ce mastic
inimitable, désespoir de nos architectes. Ce mortier contient
des parcelles de briques, grossièrement concassées ; quant
au gluten qui les rassemble, et dont l'adhésion est extrême
je ne vous en saurais pas analyser le mélange. Déjà a-t-on
fait beaucoup d'essais et de recherches, et toutes les imita -



   (2) Cette antique et curieuse construction, connue autrefois sous le
nom de Grotte-Berelle, ce qui veut dire grotte faite en berceau, a été
maintes fois décrite par les historiens de Lyon. Ce n'était point, comme
on l'a dit communément, une salle de bains, mais un réservoir dont
l'eau était fournie par l'aqueduc de Saint-Irénée, et qui alimentait un
bain situé un peu plus bas. (Artaud). L'enclos que les Ursulines pos-
sédaient avant la Révolution, fait partie actuellement du jardin du Grand
Séminaire.