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396                       NÉCROLOGIE

   Au lendemain de ses funérailles, esquissons donc rapide-
ment cette vie si bien remplie.
   Laurent-Paul-Marie Brac de la Perrière était né, à Sainte-
Foy-lès-Lyon, le 23 janvier 1814. Ses études classiques
terminées, il alla, en 1833, étudier le droit à Paris. Reçu
licencié, le 30 août 1836, il se faisait inscrire, le 25 novembre
de la même année, au tableau de l'ordre des avocats de
notre ville.
   Son entrée au barreau n'était point, chez lui, comme il
arrive souvent, l'essai timide et irréfléchi d'un jeune homme
qui cherche sa voie. Sans doute, sa vocation eût pu être
guidée par des traditions de famille. Deux de ses ancêtres,
tous deux honorés des fonctions consulaires, avaient appar-
tenu l'un et l'autre à l'ancien barreau lyonnais. Mais son
choix était un acte profondément raisonné et, plus tard, dans
une circonstance solennelle, il nous apprendra lui-même
que « lorsqu'il était revenu à Lyon, avec ses vingt-deux
ans, il avait la passion de la vérité et de la justice et que
c'était au barreau qu'il les avait trouvées respectées et
servies mieux que partout ailleurs. »
   De la Perrière, avocat, est là tout entier. Car c'est surtout
quand il se trouvera en présence d'une liberté atteinte ou
d'un droit violé, et qu'il sera appelé à défendre la cause du
faible et de l'opprimé, que son cœur laissera échapper ces
accents émus qui remuaient l'auditoire et .qu'il s'élèvera à
ces mouvements de haute éloquence, qui lui ont valu une
si belle place parmi les plus grands orateurs de notre
barreau.
   Cette passion profonde pour la vérité et la justice nous
explique aussi son attachement au barreau. Il lui est
demeuré fidèle jusqu'à la fin, et personne n'a été plus jaloux
que lui du maintien de sa dignité et de sa forte discipline.