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QUELQUES NOTES 393
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La personnalité de Lamennais m'est antipathique. Il a
été absolu dans tous les sens. Il a trouvé le moyen de réunir
dins sa vie l'odieux de l'ultramontain à l'odieux du déma-
gogue. Il n'a su en rien et jamais se tenir dans le milieu
des Sages. Il y a des gens qui passent de la sottise Ã
une sottise moindre. Il a eu ce talent unique de passer
de l'extrême sottise à l'extrême sottise, sans s'arrêter entre
les deux. Après cela, c'est une vie pleine d'unité, car il n'a
jamais changé, sauf dans le genre des violences. Il a réalisé
l'unité dans l'intolérance.
Doudan disait de lui : « Il a une machine à vapeur de la
force de deux cents chiens hargneux. Il l'avait d'abord
aitachée au catholicisme, et aujourd'hui il l'attache à la
démocratie. Mais ce sont toujours les mêmes chiens
hirgneux. »
Toute sa vie, faisait remarquer je ne sais qui, Lamen-
nais a divisé les hommes en deux classes : les Amschas-
p^ns et les Darvans, et toute sa vie il a assimilé les méchants
à ceux qui ne partageaient pas ses opinions. Seulement
ceux qui étaient les Amschaspans dans la première partie
de la vie, sont devenus les Darvans dans la seconde, et
réciproquement. Les philosophes ont raison. Les objets ne
sont rien. C'est le sujet qui les fait ce qu'ils sont.
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Mais il faut être juste, même envers ceux qui ne sont
pas justes. Lamennais fut une haute personnalité morale.
Quelle humiliation lorsqu'on songe que de ses mains, la
direction du parti démocratique et socialiste est tombée