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382                   QUELQUES NOTES

de beaucoup de pessimistes, on y trouverait surtout une
vanité non satisfaite.

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   Il y a deux manières d'entendre la critique : l'une d'im-
poser les idées que Ton croit justes; l'autre de les suggérer.
Les esprits-architectes imposent; les esprits-musiciens
suggèrent. Je crois bien que la suggestion est la bonne
manière. J'ai eu l'audace de faire dans ma vie quelques
articles de critique, et je confesse que j'ai trop pris le ton
des esprits qui veulent imposer. Je m'en repens. Du moins
j'ai tâché de ne jamais être imposant.

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   Je viens de relire quelques pages de Flaubert. Il me
semble qu'il y a là beaucoup de parti-pris, beaucoup d'arti-
fice. Ce n'est pas encore là la vérité, l'humble vérité,
comme dit Maupassant. Trop grande préoccupation de
l'effet, procédés obstinés, tension du style pénible, fatigante,
importune.
    Combien Brunetière n'a-t-il pas raison de dire que le
style simple et précis de Mérimée, accusé par Flaubert de
ne pas être un style (! ! !), est plus près de la réalité que le
style artificiel et compliqué de Madame Bovary!
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    De tout ce qu'a dit Flaubert, il n'y a qu'une pensée que
 je retiens : « Les uns voient bleu, les autres voient noir; la
 multitude voit bête. » Aussi n'est-ce pas pour elle qu'il
 faut écrire.
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    Relu la Princesse de Clives. C'est le premier roman psy-