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380           PIERRE DE NOLHAC ET SON Å’UVRE

su parler des papes en toute franchise et flageller les vices
des hommes, sans cesser de reconnaître en eux l'autorité
suprême dont ils sont revêtus. » Tel fut le cas d'Erasme.
   A la fin de son livre, M. de Nolhac publie douze lettres
inédites du savant, d'inégale valeur, adressées à Aide, Fran-
çois d'Asola, Bembo, Sadolet. Je recommande particuliè-
rement la lecture de la lettre IX du recueil, écrite à un
prélat romain, en 1513, au plus fort de la lutte d'Erasme
contre les pharisiens et les luthériens, à la veille de la
publication de son Libre arbitre. Dans cette lettre, qui devait
être communiquée au pape Adrien VI, Erasme fait montre
de sentiments catholiques convaincus. Il faut savoir gré à
M. de Nolhac d'avoir enrichi la correspondance d'Erasme,
qui jette tant de lumière sur les événements, les personnes
et les faits de l'époque.

   (26) Je me contente de signaler simplement (ne abutear lectoris
patientia), aux amateurs de science hellénique et aux amoureux des
éditions aldines, l'in-40 consacré par M. de Nolhac aux correspondants
d'Aide Manuce (1483-1514). Ils trouveront là d'intéressants détails sur
les relations du célèbre imprimeur avec les savants du temps (Paris,
Klincksieck).


      {A suivre.)                     Pierre de    BOUCHAUD.