page suivante »
ET SON ŒUVRE 365 là comme une prise de possession et comme un cri de triomphe. Il fut le restaurateur des lettres latines. » C'est la gloire de Pétrarque, d'avoir révélé à son temps ces bonnes lettres, tombées en discrédit. Désormais, grâce à l'ouvrage de M. de Nolhac, la légende a vécu : il faut cesser de voir en Pétrarque le rêveur, l'amoureux, le poète ne soupirant qu'après Vaucluse, Laureoule Capitole. Il fut plus et mieux que cela. Chez lui l'humaniste et le savant tiennent le premier rang. L'auteur du Canzoniere n'occupe que le second. II En 1886, M. de Nolhac communiquait à l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres de précieuses observations sur : Le Canzoniere autographe de Pétrarque (4). On sait le peu de cas fait par le célèbre écrivain de ses œuvres en italien. Il les qualifia dans plusieurs de ses lettres de baga- telles ou de passe-temps. Il considérait ses rimes comme des fragments d'un important travail au moyen duquel il voulait élever à la langue nouvelle, « au vulgaire » un monument immortel. Mais il se découragea et malgré l'accueil flatteur fait à ses vers italiens, il revint à la langue latine (5) et se (4) Paris. Klincksieck, 1886. (5) Cf. (Lettres. Traduction Fracassetti, t. I " , p. 277), les raisons allégués par Pétrarque pour revenir à la langue latine.