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                          LES SIRES DE BEAUJEU               277

France que le courage de nos sires brilla du plus vif éclat,
comme s'il trouvait là un théâtre digne d'eux. Il est vrai
que, grâce aux récits des chroniqueurs, nous avons beau-
coup plus de renseignements sur leur participation à ces
grandes luttes que sur toutes leurs petites guerres particu-
lières. Ce ne fut qu'après Humbert III que nos sires prirent
part aux affaires du royaume ; jusqu'à lui, ils s'occupèrent
exclusivement des leurs, ne songeant qu'à la formation et
à l'agrandissement de leurs territoires. A cette époque du
reste, c'était là l'unique préoccupation des hauts barons,
de ceux surtout qui vivaient loin de l'Ile de France. Le roi
n'avait guère d'autorité sur eux ; et ils étaient moins disposés
à le regarder comme leur supérieur que comme le premier
d'entre leurs pairs ; primus inler pares. Nous avons vu
qu'Humbert III lui-même ne tint aucun compte de la lettre
de Louis VII, qui l'invitait à cesser les hostilités contre le
sire de Baugé.
   Guichard IV, son petit-fils, commença, le premier de
nos princes, à servir le roi. L'alliance qu'il contracta avec
Sibille de Hainaut, en le rapprochant de la maison royale,
lui en inspira peut-être la pensée. Dès lors, il se mit tout
entier à la disposition de la royauté. Tous ses successeurs
l'imitèrent et se montrèrent toujours les serviteurs les plus
fidèles et les plus dévoués du roi et de la France, jusqu'à
sacrifier leurs biens et leur vie à la défense de ses intérêts.
   Le premier concours prêté au roi, par Guichard IV, fut
d'aller en son nom en ambassade à Constantinople. Une
raison de famille semble l'avoir décidé à accepter cette
mission. Baudouin de Flandres, son beau-frère, venait en
effet d'être nommé empereur de cette ville. Bien qu'on
n'ait pas de détails sur cette ambassade, on sait qu'il s'en
acquitta heureusement.
   K° 4 — Octobre 1^94,                                 19