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27O                   QUELQUES NOTES

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  J'ai connu Madier de Montjau. J'ai même eu l'honneur
de sa visite. C'était un grand orateur et un fort honnête
homme. Il portait dignement les reliques de la démocratie.
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  Je comprends toutes les opinions, je les pardonne toutes,
mais je ne pardonne pas d'être bête. C'est pour cela que la
bêtise des révolutionnaires de 93, leurs « âmes sensibles »,
leur « vertu », leurs grands mots, leurs niaiseries, ne
m'inspirent pas moins de dégoût que leur scélératesse.
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   Il y a quelques années, à Grenoble, il y eut un beau
duel politique. Un des combattants, vétéran de la démo-
cratie, saisit de la main gauche l'épée de son adversaire
pour le piquer plus commodément. « Je n'aime pas à jouer
de l'épée à quatre mains, » me disait à ce propos un
Grenoblois.
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   Jamais on n'a tant vanté, tant prôné la science qu'au-
jourd'hui. La science tient lieu de tout, même de morale.
C'est pour cela qu'on confie le gouvernement suprême au
suffrage universel, c'est-à-dire à l'ignorance.


   Quand le romantisme exhalait ses fureurs contre le
« bourgeois », ce qui l'irritait, c'était la platitude. Il ne se
doutait pas que peu après une école viendrait (celle de
M. de Maupassant, par exemple) qui se ferait gloire de la
platitude. Il est vrai que c'est de la platitude violente, mais
c'est toujours de la platitude.