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                      VIEUX MOTS LYONNAIS                        24.I

dans sa superficie coupée, cette portion sèche et durcie
s'appelle le rubis : coupez d'abord le rubis pour avoir du
pain plus frais.
   RUETTE. — Pour ruelle, petite rue.


  SABOULÉE.    — Pour correction, synonyme de raclée, rossée,
rincée.
  SAMPILLE.   — Vaurien, la langue lyonnaise est riche en
ces sortes de qualificatifs :
           Y a-t-ii du bon sens de se mettre en guenilles
           Et de se tarauder comme de vrais sampilles.
   De là sampilleries, objets sans valeur, un tas de sampille-
ries, on donne aussi assez facilement ce nom aux fanfre-
luches qui ornent un vêtement.
   De là dessampiller; pour déchirer, mettre en lambeaux
les vêtements de quelqu'un : en se battant, il l'a tout
dessampillé.
   SANS DEVANT DERRIÈRE. — Mettre derrière ce qui doit
être devant, et réciproquement; c'est dans ce sens qu'on dit
sans dessus dessous. L'orthographe de ces locutions est très
contestée.
   SAPINE. — Espèce de grand bateau à fond plat, qui sert
à transporter le sable. Le mot sapin qui entre dans ce mot
en est certainement la racine; elle s'explique facilement si
le bois de sapin entre dans la confection de ce bateau.
   SARON. — Pour sciure de bois, d'un usage tellement
fréquent qu'on se demande comment il n'est pas français.
   SAULÉE. — Lieu planté de saules; les Saulées d'Oullins
sont fameuses.
   SERMENT. Pour sarment : un serment de vigne.
   SEVELÉE. — Pour haie. Il doit venir sans doute de sepes,
haie.
   K°3. — Septembre 1894.                                   Io