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144                VIEUX MOTS LYONNAIS

langage, presque inintelligible. N'allez pas croire cependant
que ce soit un argot particulier, non, c'était un langage
courant, il y a une cinquantaine d'années. Chaque province
de France avait alors ses mœurs, ses costumes, son langage.
Le langage surtout était forgé par l'âme des populations, il
semblait germer du terroir. Aujourd'hui les chemins de fer,
et les relations devenues par eux plus faciles, ont généralisé
le même langage. S'il reste encore quelques mots de ces
provincialismes d'antan, c'est peu et ce peu va diminuant
tous les jours. Avant que notre ancien langage lyonnais ne
soit devenu tout à fait une langue morte, la Revue du Lyon-
nais en conservera quelques expressions. C'est un nouveau
dictionnaire que ne soupçonnent pas les Académies...
excepté celle du Gourguillon.



   ABLAGER.   — Pour accabler, àblager quelqu'un de sot-
tises.
   ABOUCHER,    S'ABOUCHER,    A   BOUCHON.     —   Aboucher
quelque chose, c'est mettre un objet dans une situation
anormale, renversée : aboucher un pain, c'est le faire reposer
sur la croûte supérieure ; — s'aboucher, tomber à bouchon par
terre, c'est tomber la tête en avant.
   A CACABOSON. — Nos pères ne reculaient pas devant le
mot réaliste; les deux premières syllabes indiquent assez la
situation d'un homme ramassé sur ses jambes sans toucher
terre : glisser à cacaboson.
   A CHA UN, abréviation de chaque — à chaque fois un.
— Pour un à un : Vous passerez ici à cha un; il s'est
acquitté de sa dette à cha sou, pour sou à sou, difficilement.
   AFFANER et AFFANEUR. — Pour travailler, travailleur,
ouvrier.