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13 2                LF.S SIKES DE BP.AUJF.U

 compenser cette perte, le roi lui donna la jouissance de
 la seigneurie de Châteauueuf en Maçonnais, et un péage
 sur les toiles, maigre dédommagement pour la plus belle
 partie de sa souveraineté dans la Dombes.
    Le comte de Savoie s'était rendu garant de la paix de
 1334, par laquelle le dauphin s'engageait à ne rien acquérir
 au préjudice des sires de Beaujeu. Pour dégager la respon-
 sabilité qu'il avait encourue en ne s'opposant pas à la prise
de Miribel, comme son devoir l'exigeait, il promit à
Edouard de lui donner 700 florins de rente, tant qu'il
n'aurait pas repris possession de cette ville. Mais promettre
 et tenir sont deux. Il ne paraît pas que cette promesse ait
 jamais été tenue, grâce à la mort d'Edouard, arrivée peu
 après, et suivie de la longue minorité de son fils. Bien
plus, comme les terres du dauphin et du comte étaient
 enchevêtrées les unes dans les autres, ils firent quelques
 années plus tard, en 1355, un échange entre eux pour
supprimer ainsi une cause perpétuelle de guerres. Certain
que le seigneur actuel de Beaujeu, âgé de douze ans,
ne réclamerait pas à cause de sa jeunesse, le dauphin donna
aux comtes de Savoie toutes les terres qui lui venaient de
la souveraineté des sires de Beaujeu : Miribel, Gordans,
Saint-Christophe, Pérouges, Meximieux, etc.; et le comte de
Savoie eut le courage d'accepter et de garder ces terres que
nos princes n'avaient perdues qu'en le servant lui et ses
prédécesseurs contre le dauphin, et en ne recevant pas de
lui le secours qu'ils étaient en droit d'en attendre dans un
cas pareil.
    Le roi lui-même, qui prit part à cet échange en qualité
de donataire du Dauphiné, oubliant qu'il avait donné
Châteauneuf à nos princes, jusqu'à ce qu'ils eussent pu
recouvrer Miribel, ne songea pas à leur rendre cette dernière