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                         LES S!RES DE BEAUJEU                      129

ils intervenaient dans les démêlés que ces seigneurs pou-
vaient avoir entre eux. Vers l'an 1363, la guerre ayant
éclaté entre le seigneur de Saint-Trivier et celui de Cha-
neins, Aymon ne manqua pas de s'interposer pour leur
foire régler leurs différends, sous le prétexte que deux de
ses sujets y avaient pris part. C'était un moyen pour lui de
s'attribuer comme un droit de supériorité. Il eut soin dans
le traité d'obliger le seigneur de Chaneins de lui remettre
son château en cas de contravention, cherchant ainsi indi-
rectement à se faire reconnaître en qualité de souverain.
   En 1369 il alla plus loin encore. Profitant de l'absence de
notre sire, qui faisait campagne pour le roi, il exigea de plu-
sieurs seigneurs de la Dombes une déclaration, par laquelle
ceux-ci reconnaissaient qu'il était « leur seigneur supérieur
et souverain de leurs personnes et biens (8). » Aubret croit
que, tous ces seigneurs ayant des terres en Bresse, ils le
reconnurent pour cette raison comme leur supérieur et
souverain, parce que la Bresse se trouvait sous son auto-
rité. Mais rien dans l'acte ne donne lieu à cette supposition,
et, au contraire, tout tend à généraliser l'étendue de cette
souveraineté. Du reste, de son propre aveu, les comtes


   (8) Plus tard, le comte de Savoie essaya encore la même manœuvre
et, circonstance qui montre sa mauvaise foi, toujours en l'absence du
baron de Beaujeu. C'est ce qui résulte d'un acte du 19 mars 1425,
désigné dans le procès-verbal de 1697 comme contenant u les protes-
tations faites par le procureur général du duc de Bourbon contre le duc
de Savoie, sur ce qu'en l'absence de Mgr duc . . . . tenu prisonnier en
Angleterre, ledit s r de Savoie s'était fait reconnaître souverain par
plusieurs vassaux de Dombes, au préjudice de leur véritable souverain. »
Et chose plus grave, il employa cette fois la violence pour se faire
prêter serment, ainsi qu'il fut prouvé dans une information faite par la
duchesse de Bourbon (Arch. nation. R.4 927, fos 13 5 vo et 136.)
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