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livres; mais rien ne peut dédommager d'une terre possédée
souverainement, selon la juste réflexion d'Aubret.
   Les deux successeurs de Louis furent plus éprouvés
encore et ils durent pour la plus grande part leurs malheurs
à leur alliance avec les comtes de Savoie. Cette alliance datait
de loin entre les deux maisons et fut plus d'une fois resserrée
par des traites et des mariages. Guichard VI l'interrompit
quelque temps il est vrai, en s'unissanten 1301 au dauphin
de Viennois et au comte de Genève contre Amédée V de
Savoie; il ne pouvait guère agir autrement parce qu'il venait
d'épouser la fille du comte de Genève. Il ne tarda pas du reste
à renouer avec Amédée ses rapports d'ancienne amitié. C'est
ainsi qu'il le secourut en 1313 contre des compagnies de
Gascons qui ravageaient ses États. Il prit aussi parti pour lui
contre le dauphin en 13 14, en 1316 et en 1320, dans les
démêlés qui surgissaient sans cesse entre ces deux voisins.
En 1325, il s'entremit fort utilement entre Edouard et
Aymon, les deux fils d'Amédée.V, pour régler leurs diffé-
rends; le comte Edouard lui promit même une somme de
8.000 livres en récompense de ses services.
   Il n'est donc pas étonnant que, la guerre ayant éclaté de
nouveau en 1325 entre le dauphin et le comte Edouard de
Savoie, Guichard menât cent vingt hommes d'armes à
l'aide de ce dernier. L'entreprise ne fut pas heureuse.
Défaits à la bataille de Varey par le dauphin, les deux alliés
furent faits prisonniers (5) et Guichard dut acheter sa liberté


  (5) C'est la version donnée par Aubret, d'après Chorier, lequel ajoute
que le comte de Savoie fut bientôt délivré grâce au seigneur de Sasse-
nage. D'autres auteurs, au contraire, comme le Père Anselme, disent
que Guichard seul fut fait prisonnier, en arrachant le comte aux
ennemis qui l'entouraient.