Pour une meilleure navigation sur le site, activez javascript.
page suivante »
Il8                 LES SIRES DE BEAUJEU

tient au silence de l'histoire. Mais ce silence provenant de
l'absence des documents, on ne peut en tirer aucune consé-
quence. Il y a tout lieu de supposer que l'accroissement
de leur seigneurie s'est continué sous le gouvernement de
tous ces princes. Une preuve, c'est que sous leurs succes-
seurs, on voit des vassaux renouveler leur foi et hommage,
sans qu'on sache à quelle époque ils l'ont rendu la première
fois; ce qui peut avoir eu lieu, au moins pour plusieurs,
sous ces barons auxquels l'histoire n'attribue aucune acqui-
sition de fiefs.
   A partir d'Isabelle et de Louis son fils, les nouvelles
prestations de foi et hommage se multiplient, et Aubret nous
en cite un grand nombre. D'après les documents qu'il
apporte, Isabelle et son fils en reçoivent six; Guichard VI
en reçoit dix-huit; Edouard I er , huit; Antoine, trois; et
Edouard II, deux seulement. Mais il convient de dire que
sur ce nombre il y en a à peu près la moitié qui furent
achetées par ces princes.

   Dès le milieu du xne siècle, nous trouvons l'exemple de
ces achats de fiers. Humbert III acquit d'Artaud, vicomte
de Mâcon, le mas d'Arfeuille, ses biens de Chaana et de
Riotier, et le domaine des Francs. Archimbault le Blanc
frère de cet Artaud, voulant aller à Jérusalem, céda aussi à
Humbert tout ce qu'il possédait en deçà de la Loire, en lui
empruntant l'argent nécessaire pour faire ce voyage. Ces
départs pour la Terre-Sainte, on le sait, favorisèrent beau-
coup l'agrandissement des territoires des seigneurs qui
restaient en France parce qu'ils achetaient les biens des
partants dont beaucoup avaient besoin d'argent.
   Ces achats de fiefs deviennent très nombreux dans la
seconde lignée de nos sires. Isabelle et son fils en achetèrent