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II6                LES SIRES DE BEAU JEU

qui les reconnurent pour leurs suzerains, en leur jurant
fidélité et en leur promettant le service militaire, à condi-
tion qu'ils protégeraient leurs personnes et leurs biens
contre d'injustes agressions.
   L'histoire des quatre premiers sires de Beaujeu ne nous
offre aucun exemple de cette inféodation des terres, proba-
blement parce que nous n'avons que très peu de documents
de leur époque. S'il m'est permis de parler ainsi, rien ne
nous est resté des chartes purement civiles et politiques de
ce temps-là, nous n'avons que, les chartes ecclésiastiques,
je veux dire celles qui contiennent des donations faites en
faveur des églises et des abbayes, qui ont eu grand soin
de les conserver comme des titres de propriété. Les archives
seigneuriales d'alors, ayant toutes été détruites, les chartes
civiles et politiques qui concernaient les traités, accords
et contrats entre les seigneurs, ne nous sont pas par-
venus.
    L'acte le plus ancien qui mentionne cette sorte de don
simulé, pour faire un fief d'une terre qui était libre et
franche, est de 1064 environ. C'est Humbert de Limas
qui remet à Humbert II sa terre de Limas, en lui en
faisant hommage. Humbert la lui rendit aussitôt, à la
charge qu'il la tiendrait de lui en fief, et à condition que
s'il mourait sans enfant, sa {terre appartiendrait à celui-ci.
Cette condition, qui était assez souvent insérée dans ces
sortes d'actes en faveur du suzerain, se réalisa probable-
ment dans le cas présent, car c'est sur ce territoire que les
sires de Beaujeu construisirent plus tard Villefranche.
  Je ne trouve que cet exemple d'inféodation sous Hum-
bert II, mais sous Guichard III, son successeur, on en
rencontre un grand nombre. Aubret en rapporte onze ou
douze, tous empruntés à la Bible de Beaujeu, où l'on avait