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114                 LES SIRES DE BEAUJEU

de lui en fief les terres que, jusque-là, il avait possédées en
alleu. Telles sont les guerres particulières où nos seigneurs
combattirent pour leurs intérêts propres et avec avan-
tage. Dans celles que les quatre derniers sires soutien-
dront, loin d'étendre leur territoire, ils subiront des pertes
considérables ; et le plus souvent ils luttent moins pour
eux-mêmes qu'au profit du roi et du comte de Savoie.
   Tel est le résumé sommaire des guerres que les sires de
Beaujeu eurent à soutenir contre leurs voisins, d'après le
peu de titres qui nous en ont transmis la mémoire. Si l'on
met à part les quatre premiers sires, sur lesquels l'absence
de documents ne nous permet pas de porter un jugement
certain, mais qui furent sans doute, comme leurs contem-
porains, de rudes batailleurs, et à l'occasion des conqué-
rants sans scrupule à l'égr.rd des faibles, on voit par ce
résumé, qu'au point de vue de l'accroissement de terri-
toire, leurs successeurs ne tirèrent pas de ces guerres de
grands avantages, directement au moins. Indirectement
au contraire, elles leur furent profitables, en donnant une
haute idée de leur puissance et de leur valeur, ce qui
devait naturellement engager les simples seigneurs à se
mettre sous leur protection, en leur prêtant foi et hom-
mage.

   La constitution du fief, ou si Ton veut, la protection du
faible par le fort, tels étaient le fond et aussi la raison
d'être de la féodalité. C'était une nécessité, dans ces temps
de troubles et de violences, pour les petits seigneurs pos-
sesseurs de terres, qui n'étaient pas assez forts pour se
défendre eux-mêmes, que de se chercher un appui auprès
des hauts barons. Naturellement, quand ils avaient la
liberté du choix, c'est-à-dire quand ils n'étaient pas con-