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                    LES SIRES DE BEAUJEU                   IO9

 droits de souveraineté qu'il possédait dans le Viennois, en
 échange de quelques droits de fiefs que celui-ci prétendait
 sur ses terres.
    Ce fut sous Humbert V et Guichard V, et encore sous
 Louis de Forez, que la baronnie de Beaujeu atteignit tout
son apogée, au point de vue de son étendue et de sa puis-
sance ; sans doute leurs successeurs firent de nouvelles acqui-
sitions, mais ces augmentations de territoires étaient large-
ment compensées par des pertes arrivées soit par des
erreurs politiques, soit par la négligence de leurs officiers,
soit aussi par la fortune des guerres. Il faut aussi remarquer,
pour expliquer ces pertes, qu'à cette époque les sires
passaient beaucoup de temps hors de leurs États, employant
leur vie à combattre ou à négocier pour le service du roi de
France. Ils ne s'occupaient donc plus aussi attentivement de
leurs propres affaires, et ils se voyaient quelquefois enlever
des terres par leurs voisins, ou se détacher d'eux quelques-
uns de leurs vassaux qui allaient offrir leur hommage à des
princes dont ils espéraient davantage.
   Tel fut l'accroissement rapide de cette baronnie, qui, d'un
petit château d'un pays montagneux, s'étendit bientôt sur
des portions relativement considérables de trois provinces
dont elle forma un petit État qui vécut de sa vie propre
durant quatre siècles, et subsista ensuite en province dis-
tincte jusqu'à la Révolution. Sous Philippe-Auguste c'était
la troisième baronnie de France, et la quatrième en 1435,
et par conséquent une des plus considérables du royaume.
Ces baronnies qui relevaient immédiatement du roi, étaient
réputées pairies, et en cette qualité les barons ne reconnais-
saient pas d'autres juges que les pairs de France. Les sires
de Beaujeu rivalisaient donc en puissance avec tous les hauts
barons qui les entouraient.