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                      LES SIRES DE BEAUJEU                          103

   Béraud, le premier seigneur connu et probablement le
premier en date, nous apparaît déjà comme fort puissant,
et le territoire qui lui appartenait s'étendait assez loin de
son château de Beaujeu. Les terres dont il fit donation à
à la chapelle qu'il fonda dans ce château, étaient situées
dans le pagus de Lyon et dans celui de Màcon. Il pos-
sédait des biens jusque dans le Forez, car il y donna onze
mas à l'abbaye de Savigny. Du moins il est plus que
probable qu'il s'agit de lui dans cettefondation qui est signée
de son nom et de celui de sa femme, bien qu'il n'y soit pas
désigné comme seigneur de Beaujeu. En effet., il n'y a pas
d'apparence qu'il y eût, à la même époque et dans deux
contrées voisines, deux seigneurs avec leurs femmes,
portant le même nom. Le droit de protecteurs de l'abbaye
de Savigny, que les sires de Beaujeu revendiquèrent
plus tard, donne une nouvelle force à ce raisonnement,
car il n'a pu être accordé qu'à des descendants d'un
insigne bienfaiteur, tel que s'est montré Béraud dans cette
donation de onze domaines.
   Pour faire une telle donation, il fallait être riche et
puissant. C'est là un fait étrange de voir ainsi surgir tout
d'un coup dans l'histoire un seigneur puissant, dominant
sur des territoires détachés de trois provinces voisines.
Quelle cause peut expliquer ce fait ? Il y a là un curieux
problème à résoudre, qui, en se combinant avec celui de
l'origine de Béraud, ne laisse pas que d'offrir des difficultés.
Tous les historiens qui se sont occupés de cette famille ont
donné leurs explications plus ou moins plausibles, mais
aucun n'a réussi à dissiper complètement les obscurités
et les doutes qu'a fait naître cette question (3).


  (3) J'attends avec impatience les nouvelles explications que M. Steyert