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76 L'INDUSTRIE DE LA SOIE mouvement s'est étendu et la politique de la France l'a accentué. C'est ainsi que celle de nos industries qui avait le plus besoin d'avoir le plus de marchés ouverts dans les deux mondes, les a vus successive- ment se rétrécir ou même se fermer de fait. Donc moins de débouchés, beaucoup plus de con- currents, en même temps des conditions de production plus dures, bref une situation plus difficile pour les fabricants. Est-on même assuré qu'elle ne sera pas aggravée ? Le marché des soies de Lyon ne peut produire tous ses avantages qu'avec la liberté; cette liberté a été attaquée avec passion, chaudement disputée, elle est déjà limitée, ne le sera-t-elle pas davantage? Le marché de Paris, grand marché de soieries, a perdu la liberté de faire librement des assortiments d'étoffes qu'il jugeait néces- saires; un déplacement d'affaires s'en est suivi qui l'a affaibli. La fabrique lyonnaise n'est pas seule à souffrir de ces crises, de ces luttes de tarifs, de ces restrictions et de ces défaillances dans la consommation. Il est fatal qu'elle soit une des manufactures les plus atteintes, parce qu'elle est une des plus puissantes, une de celles qui donnent à notre commerce le plus de contre-valeurs pour nos échanges avec l'étranger. Il faut juger avec fermeté de la portée de ce danger. On le fait à Lyon, sans s'en émou- voir plus qu'il ne convient, parce que, indépendamment de la force de résistance qu'on y entretient, on ne saurait douter qu'au moment décisif un aussi grand intérêt national que le nôtre ne trouve des défenseurs una- nimes. Nous tenons à ne pas laisser oublier combien de