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70 L'INDUSTRIE DE LA SOIE transformé a été un des traits imprévus des progrès réalisés dans les dernières années. La teinture lyonnaise a toujours un haut renom; elle était déjà célèbre au xvie siècle, et l'Italie, à l'apogée de sa fortune industrielle, enviait la perfection de nos teintures (8). La fabrique de Lyon a, on le voit, un organisme com- pliqué, bien pondéré et bien réglé ; on comprend mieux, d'après cela, son pouvoir de résistance. Écoles et cours, laboratoires et musées, institutions et sociétés, caisses de prêts, de secours et de retraites, d'une part, commerce de la soie étendu, crédit facile, industries diverses et services auxiliaires, d'autre part, tout se tient par des liens étroits. On observe en tout cela un enchaînement calculé et nécessaire. Dans la grande communauté de la fabrique lyonnaise, les fabricants mettent à profit, pour ainsi dire à leur insu, cette large constitution et le travail collectif et inapparent qu'elle comporte. En même temps chacun d'eux suit sa propre voie et accomplit son propre effort. Personne ne s'abandonne. L'intelligence est toujours en éveil, et l'on voit partout l'impatience de donner à la tâche journalière un caractère nouveau et la volonté de poursuivre, en toutes ses parties la défense, l'avancement et la consolidation d'une industrie puissante, mais qu'on sait menacée. Le tissage est inséparable de moyens d'action et d'indus- tries accessoires ; l'habileté est égale à tous les degrés du travail. On a sécurité dans l'avenir de notre fabrique à voir comme le fonds commun de ses ressources est riche (8) On doit aux teinturiers lyonnais la découverte de la plupart des matières colorantes artificielles et même leur fabrication. Celle-ci est devenue une industrie indépendante et considérable.