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                             EN FRANCE                            él

 nos fabriques la somme de liberté qui peut assurer leur
 salut et qu'elles ont eue précédemment.
    A Paris s'était formé un marché de soieries, amplement
 assorti, fréquenté par des acheteurs pour la plupart anglais
et américains qu'y retenait l'attrait du séjour, d'où un
mouvement d'affaires qui favorisait la réexportation de
soieries étrangères et amenait un plus facile écoulement
de nos produits. Un régime nouveau a été appliqué à
l'importation ; il a eu pour effet de la diminuer, en 1893,
de 170,000 kilog. (d'une valeur de 11 millions), et cette
diminution a porté principalement sur les tissus de soie
de fabrique suisse. La mesure a eu les conséquences qui
avaient été prévues : Londres en a eu en partie le béné-
fice.
   Dans la même année, notre exportation déclarée d'étoffes
de soie a perdu 618,000 kilog. (d'une valeur d'environ
53 millions) (1).
   Il est naturel que, en présence de ce résultat, les fabri-
cants lyonnais restés en majorité attachés à la doctrine
du libre commerce se montrent impatients de voir élargir
le champ de la vente, ce qui serait élargir le champ du
travail.
   La lutte à l'étranger et contre l'étranger n'effraie aucun
d'eux. On sait fort bien que, dans les vingt dernières
années, les manufactures étrangères ont fait des progrès
très réels, et dans plusieurs pays, surtout en Allemagne
aux États-Unis, considérables. Nos fabricants sont plus
attentifs qu'on ne se l'imagine à ce qui se passe dans les


   (1) Exportation, en 1892, 3,314,000 kilog., et, en 1893, 2,696,000
kilog. Diminution, 19 pour 100. Nous avons perdu l'exportation de
324,000 kilog. de soieries pures.